Le Japon en suspens...

Cent jours après la victoire écrasante et historique du Parti Démocrate Japonais, la population déchante et les sondages annoncent que le gouvernement Hatoyama passe sous la barre des 50% de satisfaits. Étant donné la valeur toute relative des sondages d'opinion, surtout au Japon, ce chiffre n'est qu'un indicateur de plus de la difficulté que rencontre la nouvelle administration face aux complexités de la situation japonaise; d'une part, et mondiale, de l'autre.

Englué par une politique de coulisses, le DPJ et son leader officiel n'ont pas les coudés franches pour mener la politique intérieure qu'ils souhaiteraient. Pas plus que la crise économique mondiale, la suprématie industrielle et commerciale de la Chine voisine et la proximité de l'Inde, ne permettent au Japon d'entrevoir une sortie aisée du marasme économique au niveau mondial. La relative inexpérience de l'actuelle administration en matière de négociations internationales et de relations diplomatiques accentue le décrochement du Japon du reste du bassin Est-Asiatique. Et ce ne sont pas les incantations de Yukio Hatoyama et ses appels à une communautés économique asiatique qui vont adoucir le calvaire.

Que l'actuelle majorité gouvernementale et son cabinet peinent à trouver un vrai rythme et à mettre en action des projets d'envergure n'est pas une surprise. Ce qui l'est, c'est la faiblesse, pour ne pas dire l'inexistence, de l'opposition dans les domaines internationaux ou domestiques. Après la terrible défaite, le PLD et le Nouveau Komeito se sont déclarés en phase de réforme et de consolidation, chacun dans son camp, travaillant à trouver leur spécificités et leurs caractéristiques politiques. Trois mois plus tard, les montagnes accouchent de souris. Une opposition nulle, un discours critique inexistant ou inconsistant, si invisible que les grandes agences d'information peinent elle aussi à trouver un contrepoint à la mollesse et à l'inefficacité de l'administration démocrate.

Cette mise en suspens de l'activité politique japonaise s'accompagne symétriquement de l'émergence de nombreux problèmes structurels. Face à des voisins dynamiques, conquérants et bénéficiant de régimes peu ou pas démocratiques, le Japon paye cher son intransigeance sur des différents territoriaux, sur les reconnaissances historiques des exactions passées, et sur une fermeture obstinée de ses frontières tant du point de vue humain que commercial et culturel. Comme au Moyen-Âge, l'archipel reste fermé, muré dans la certitude de son inviolabilité territoriale, telle une forteresse d'un autre temps tentant de résister à la mondialisation.

Devant l'enlisement de la situation politique, qui connaîtra une validation ou une invalidation aux prochaines élections sénatoriales, l'alternative promise par le DPJ reste lettre morte et les électeurs ne s'y trompent pas. Mais faute d'alternatives venant du PLD ou du Nouveau Komeito, représentant dans les esprits l'opposition, le citoyen japonais commence à avoir l'impression d'être enfermé dans une prison culturelle et géographique qui le rend incapable de migrer vers les pays voisins ou de s'implanter dans des contrées lointaines où les conditions économiques ne sont pas meilleures, loin de là. Bien que certains intellectuels japonais commentent et analysent avec pertinence la situation actuelle, ils reconnaissent également l'inexistence d'un discours politique ou philosophique d'une portée concrète qui emporterait l'adhésion massive de la population.

Le Japon est en suspens... et le restera jusqu'aux prochaines élections. Elles sont redoutées par le DPJ paralysé par l'inertie héritée de ses prédécesseurs. Elles sont espérées par le PLD comme le moyen d'un retour aux affaires courantes par défaut et par habitude. Elles sont incertaines pour tous les autres partis qui risquent bien de finir par disparaître encore davantage du paysage politique et historique du pays.

Remises en question pour le Nouveau Komeito

La semaine dernière, le Yomiuri titrait "Pour le Nouveau Komeito vient le temps de la réflexion et de la refondation". En effet, la défaite aux élections législative du 31 août dernier a eu des répercussions nombreuses sur le monde politique japonais. Pour la plate-forme commune LPD-Nouveau Komeito, les pertes sont lourdes et pour ce dernier c'est une défaite majeure qui renvoie le parti « propre » à ses performances de 1967, quand il émergeait comme force politique dans l'échiquier politique de l'archipel.
Cette défaite a vu 8 députés perdre leur mandat, dont les deux principaux dirigeants du parti. Au total, le Nouveau Komeito n'aura réussi qu'à conserver 21 sièges sur les 31 qu'il détenait avant le renversement historique du parlement Japonais. Cette perte représente un revers politique majeur mais aussi un échec de la stratégie et de la communication du Nouveau Komeito auprès des couches les plus fragiles et les plus exposées de la population japonaise. Ces mêmes couches qui ont produit l'essentiel des membres de la Soka Gakkai de 1950 à 1980.

On peut attribuer ce recul à l'insatisfaction générale que la population ressent vis-à-vis des gouvernements successifs menés par le PLD, au pouvoir sans alternance réelle depuis bien trop longtemps. Mais la réalité est que les électeurs n'ont pas perçu de différence notable entre le message vétuste, vide de sens et conformiste du PLD et les projets sociaux et démocratiques du Nouveau Komeito, tels qu'ils apparaissent clairement dans leurs manifestes depuis 2002. Pour les japonais, les deux forces étaient parfaitement confondues et la sanction a été sans appel.
Plusieurs autres éléments de la politique du Nouveau Komeito ont été défaillants, ou ressentis comme tels, pendant les dix ans d'exercice du pouvoir aux côtés du PLD.
D'abord la résistance du parti face aux appels à la participation de la force militaire de défense nationale dans les engagements récents, notamment en Afghanistan et en Irak après le 11 septembre 2001. Cette résistance a été médiatiquement attribuée aux liens informels entre le Nouveau Komeito et sa base électorale, la Soka Gakkai, dont les principes de pacifisme et d'anti-militarisme ont été alors ressentis comme des freins et des limites.
Vient s'ajouter à cette position de principe, l'échec de relance de la politique d'aide initiée par le Nouveau Komeito et soutenue par un budget conséquent accordé par le PLD. Ces mesures d'allocations ont été vivement dénoncées comme des caches-misères et contestés par les partis d'opposition.
Enfin, durant le mandat de Yasuo Fukuda (qui précédait Taro Aso), le parti a été accusé d'être arrogant et de surévaluer son statut de partenaire clé dans la coalition, permettant au PLD de rester en place. Les commentaires acerbes de certains ténors du Nouveau Komeito au sujet de l'administration Fukuda et du premier ministre en particulier ont été assimilés à un manque de diplomatie et surtout de clairvoyance politique dans un contexte de coalition nécessaire.

Mais le tableau n'est pas entièrement négatif. Le Nouveau Komeito a gagné en stature politique et surtout prouvé qu'il pouvait participer activement à une administration gouvernementale, ce à quoi le DPJ, grand vainqueur par défaut de ces élections, ne peut en aucun cas prétendre. Le parti a intégré de nombreux mécanismes de négociation politique au sein de la coalition et pourra tirer les leçons de ses propres défauts dans la tenue d'une ligne politique forte.
Alors qu'une période nouvelle s'annonce pour la société japonaise, le Nouveau Komeito doit maintenant remettre en question sa communication et démontrer son courage politique. Fort de son expérience à la tête du pays, même en tant que partenaire minoritaire, le parti peut prendre gagner encore en stature en jouant l'arbitrage à la fois sur le plan législatif (il reste la troisième force politique) et sur le plan local (où il continue de conserver une influence certaine).
Toutefois, les changements à opérer sont nombreux et les délais sont courts avant la prochaine échéance électorale, à la Chambre Haute cette fois, l'été prochain. Le Nouveau Komeito devra éviter le contre-pied systématique de la politique du DPJ et surtout se garder de toute dérive populiste. Il lui faudra porter dans l'espace public japonais des projets politiques clairs, innovants, même s'ils apparaissent difficiles par les changements sociaux qu'ils impliquent. Enfin, le parti aura l'opportunité de mener une action politique en plein jour et non plus à l'ombre de l'encombrant et vieillissant PLD.

Japon : défaite du PLD, recul du Komeito

Tous les chiffres le confirment, le DPJ emporte une très large victoire aux élections de la chambre basse ce dimanche. Le système d'attribution proportionnel des sièges amplifie d'autant la défaite du PLD qui voit son nombre de sièges passer de 300 à 119. Ce n'est pas une surprise, sinon celle de voir que le DPJ disposera d'une majorité solide pour gouverner, avec à sa tête le leader du parti, Yukio Hatoyama et en coulisses, le leader déchu, Ichiro Ozawa. Le premier ministre sortant, Taro Aso accuse le coup mais ne peut que s'incliner devant l'impact de l'alternance politique. Il paye le prix d'une politique molle, floue et sans réelle stratégie ni internationale, ni à moyen et long terme.

Mais le véritable perdant de cette élection est le Nouveau Komeito, qui perd seulement 10 sièges, soit 1/3 de sa représentation à la chambre basse. Ce qui est plus dur à encaisser est la perte probable de sièges importants défendus par les ténors du parti. Nous connaîtrons dans les jours qui viennent les pertes véritables pour le Nouveau Komeito, mais il apparaît d'ores et déjà qu'une révision de sa politique propre et de son discours sont certainement à revoir afin de récupérer la confiance d'une partie de son électorat flottant. Car ce recul net mais limité n'est dû qu'à la force de mobilisation de la Soka Gakkai qui forme une très large part des électeurs du parti "propre".

En dépit d'un discours construit et relativement pragmatique (j'ai publié ici le lien vers le manifeste du parti), le Nouveau Komeito, qui espérait encore il y a quelques jours conserver ce 31 sièges, n'a pas su gagner une stature nationale et faire la démonstration d'un discours capable de rassembler sur les sujets qui préoccupent les japonais : emploi, pouvoir d'achat, sécurité sociale, politique internationale. Les défaites et déboires personnels des chefs de file du Komeito accentue ce tableau dans lequel on sent le manque de sang neuf, de renouvellement des élites, et de régénération du monde politique japonais.

Le DPJ l'emporte, plus sur le ras-le-bol que sur une réelle adhésion, plus sur le fait de changer d'équipe que la volonté de changement social. Le nouveau premier ministre, Yukio Hatoyama devra maintenant faire la démonstration que sa vision, sa stratégie et sa vigueur seront au rendez-vous que lui donnent les électeurs japonais et tout particulièrement les générations les plus jeunes qui restent largement occultées, reléguées de part des systèmes traditionnels qui donnent la part belle à l'ancienneté, à l'esprit de corps et à la cooptation. Que l'on ne s'y trompe pas. Ce n'est nullement la victoire d'un projet nouveau ou d'une autre conception sociale et économique du Japon. Cette élection est seulement, du moins pour l'instant, la défaite du PLD et de son immobilité face à une mondialisation dans laquelle la classe politique japonaise n'a pas su s'adapter.

Dans ce nouvel échiquier, le Nouveau Komeito conserve une place importante car il représente toujours la troisième formation politique en terme de sièges et que sa présence locale continue d'être très forte. Il est temps pour le petit parti bouddhiste de réévaluer sa stratégie et surtout de faire amande honorable en proposant un autre visage d'une politique largement inspirée par le mouvement bouddhiste japonais, Soka Gakkai. Cela passera sans doute par l'application d'une maxime de son président, Daisaku Ikeda : "Place aux jeunes". C'est du moins ce que le DPJ a su faire dans de nombreuses circonscriptions et ce qui lui a valu un succès sans appel.

SGI se mobilise pour soulager les victimes à Taiwan

En réponse aux dégâts considérables causés par le typhon Morakot qui a ravagé la Mer de Chine et une partie de l'île de Taiwan, les organisations SGI de Taiwan, de Macao et de Hong-Kong se sont mobilisées dans l'aide humanitaire. Les organisations de Macao et de Hong-Kong ont contribuer à l'effort par une assistance humanitaire et des donations financières au gouvernement Taiwanais. Le typhon aurait déjà causé pas moins de 500 morts et laissé 7 000 personnes sans-abris.
Le 9 août dernier, la TSA (Taiwan Soka Association) a mis sur pied des centres d'urgence dans cinq de ses centres de réunions se trouvant dnas les zones sinistrées de Tainan, Chiayi et Kaohsiung. Les membres sur place se sont organisés pour patrouiller les zones inondées sur des radeaux en bambou à la recherche de rescapés. D'autres membres ont fait dons de matériel médical d'urgence et de nécessité immédiate. Dans certains lieux, les membres ont déjà commencé à prêter main forte au nettoyage des maisons envahies par les torrents de boue. Ce sont des centaines de personnes qui ont participé à ces opérations sur une période de 5 jours.
Le 13 août, Lin Chao, directeur général de la TSA a fait don de 1 Million de $ Taiwanais (environ 30 000 $ US) au nom de tous les membres de l'association au ministre de l'Interieur. La donation a été remise au ministre délégué Lin Jhong-shen, qui a honoré l'organisation et rappelé l'engagement de cette dernière dans les actions humanitaires lors de grands désastres régiionaux.
La SGI-Hong-Kong a également transmis un don de 300 000 HK$ (environ 39 000 $ US) pour soutenir les efforts humanitaires entamés par le gouvernement de Taiwan. Cette opération de collecte de fonds se poursuivra à Hong-Kong jusqu'au 31 août. Le 17, c'était au tour de la SGI Macao de faire parvenir un don collecté de 100 000 HK$ (env. 13 000 $ US.) à la Croix Rouge à Macao pour soutenir son action à Taiwan.

La campagne des législatives japonaise débute

C'est officiellement aujourd'hui que commence la campagne électorale pour les législatives qui ont été fixées au 30 Août 2009. Bien que les enjeux de ce scrutin soient historiques, l'ouverture de la campagne se déroule dans le climat classique et traditionnel de la culture japonaise. Comme le relate Dominique Lagarde sur son blog de l'Express, les présentations de programmes politiques japonais n'ont rien d'excitantes ni de spectaculaires. Pourtant, l'imminence d'une victoire de l'opposition aux prochaines élection risque bien de transformer le paysage politique de l'archipel.

En effet, la récente consultation électorale de la région métropolitaine de Tokyo a vu la défaite nette du PLD. Elle confirme toutes les prévisions et conforte la victoire prochaine du DPJ, ce qui lui donnera la majorité aux deux chambres. L'événement est historique puisque le PLD mène la danse politique depuis plus de quarante ans et que l'opposition n'a eu la possibilité faible et désastreuse de gouverner que pendant à peine deux ans.

Mais on le voit déjà, fort de sa conviction d'être le prochain premier ministre Yukio Hatoyama, chef du DPJ, s'est subtilement écarté d'un certain nombre de sujets polémiques soulevés par ses opposants comme la révision du traité de sécurité avec les Etats-unis ou le rôle presque inexistant des forces armées japonaises dans les opérations dans l'océan Indien ou bien en Afghanistan. Sa ligne d conduite reste ancrée sur la stimulation de la consommation des ménages et une politique de soutien aux familles avec enfants.

En tempérant son discours électoral, le DPJ espère gagner encore davantage de voix de la majorité gouvernementale et lui permettre d'obtenir une majorité réelle à la chambre basse. Car si le PLD subit un net recul dans l'opinion, son allié, le Nouveau Komeito, n'a rien concédé à ses adversaires politiques, ni perdu de sièges aux récentes élections régionales. Il sera, malgré la taille réduite de sa surface, l'arbitre de la prochaine consultation.

Le manifeste de ce dernier poursuit sa ligne politique articulée philosophiquement sur la récente proposition pour la paix du 26 janvier 2009 de Daisaku Ikeda, président de la SGI. Du point de vue politique, les propositions du Nouveau Komeito ne sont pas marquée par un discours de rupture comme pouvait être celui de Hatoyama avant les élections de Tokyo. Elle ne sont pas non plus orientées vers une défense des gros corporations japonaises comme le veut la ligne directrice du PLD.

Le manifeste 2009 du Nouveau Komeito ne contient pas d'idées nouvelles et fracassantes. Pourtant, il se pourrait bien que les deux principales forces politiques du pays viennent y puiser des idées nouvelles et des propositions permettant de convaincre l'électorat japonais qu'une transformation nécessaire est en marche et que les vieilles habitudes politiques de la classe dirigeante sont à reléguer au placard de l'histoire du pays.

Le douze prochains jours seront décisifs pour toutes les formations politiques du pays bien que l'opinion japonaise, très largement conservatrice et redoutant les bouleversements radicaux, sera certainement enclin à choisir des candidats qui sauront s'accommoder d'un certain conformisme social.

Le Komeito joue la carte de la minorité de blocage

Dans une récente interview accordée au Japan Times, le chef de file du Nouveau Komeito, membre minoritaire de la coalition au pouvoir au Japon, s'est prononcé contre une éventuelle nouvelle alliance avec le DPJ dans le cas de sa victoire aux prochaines élections législatives à la fin Août.
Akihirio Ota s'est montré très dubitatif quant aux capacités du DPJ de formuler de véritables initiatives politiques cohérentes. Il s'est appuyé sur les récentes controverses qui ont secoué le DPJ récemment ainsi que les prises de position contradictoires sur des sujets des politiques extérieure.
Le leader du petit parti a insisté sur le décalage entre la politique voulue par sa formation et celle des ténors du DPJ. Mais il ne s'est pas étendu sur les tensions et les problèmes majeurs rencontrés par son allié de coalition, le PLD, au pouvoir depuis 50 ans. Ota a même loué les efforts du PLD à surmonter les nombreuses crises internes avec la fierté et l'esprit de responsabilité d'un parti d'envergure nationale.
A seulement un mois de l'échéance électorale anticipée, le Nouveau Komeito réaffirme son soutien à la formation gouvernementale actuelle et au parti libéral démocrate. Il avertit l'opposition qu'elle ne pourra pas compter sur ses députés et sa minorité de blocage en cas de victoire aux prochaines élections. Enfin le Nouveau Komeito mise non seulement sur un succès mitigé du DPJ le 30 Août prochain, mais aussi sur un renforcement de ses positions à la Diète.
En jouant la carte de la minorité de blocage, Akihiro Ota et sa formation politique s'affirme comme le pivot du paysage politique japonais. En critiquant ouvertement l'opposition, qui demeure certaine d'emporter les prochaines élections, il donne l'opportunité à son encombrant allié de lui laisser une plus grande marge de manœuvre sur le terrain et de demander à certains candidats du PLD de s'effacer au profit de candidats du Nouveau Komeito. Par une stratégie des petits pas, ce dernier veut s'imposer comme une force politique déterminante.
Cependant cette stratégie ne tient pas compte de l'état de l'opinion japonaise qui au niveau national souhaite une alternance. Le Nouveau Komeito, en prenant position, est assimilé par nombre de japonais au traditionnel PLD. Sans compter que l'opinion publique n'ignore pas que la force du Nouveau Komeito réside essentiellement sur sa base électorale formée de membres de la Soka Gakkai, désormais le mouvement religieux le plus puissant du pays.
En termes politiques comme en rhétorique bouddhique, les actions des individus et des groupes sont sanctionnés par la victoire ou la défaite. Aux dernières élections régionales de la métropole de Tokyo, le Nouveau Komeito n'a perdu aucun siège. Il en a gagné un. Ses accords avec son allié, le PLD, ne lui permettait pas d'en gagner plus. C'est donc le DPJ et ses alliés qui ont emporté les sièges perdus par le PLD. Cette alliance politique a maintenu le Komeito dans une situation incertaine. C'est cette situation de status quo avec le PLD que Akihiro Ota attaque subtilement en critiquant la politique et les positions de l'opposition. Aux prochaines élections, la coalition au pouvoir peut l'emporter, mais il faudra que le PLD fasse une plus grande place à son petit et incontournable allié.

Démocratiser Soka Gakkai en France (2)

Cette nouvelle série est la publication d'un certain nombre de propositions faites à la direction des institutions associatives de la Soka Gakkai en France.

Projet de communication audiovisuelle Soka

L'introduction de la vidéo numérique et des technologies de compression du son (mp3) dans le champ de la communication ont considérablement modifié les rapports que nous entretenons avec l'information. Cet apport s'est complété du déploiement d'un réseau électronique mondial que tous connaissent sous la dénomination de Internet.

Une révolution technologique
Les avantages de cette révolution technologiques sont nombreux et touchent toutes les sphères de l'information qu'elle soit purement personnelle ou complètement politique. Parmi les plus importants apports, l'écrasement des coûts de production sont un facteur majeur qui a permis l'éclosion anarchique et pléthorique d'un nombre délirant de canaux d'information. Cette explosion médiatique est semblable à un tsunami qui écrase tout sur son passage et noie l'ensemble des terres sous un déluge.
L'autre grand avantage majeur est l'accession à l'espace public par le simple citoyen, celui que nous appelons volontiers l'homme ou la femme ordinaire. Avec peu de faibles moyens techniques, un budget équivalent à un caddie de supermarché et un minimum de connaissances informatiques, il est possible à tout un chacun de publier sur Internet du texte, des images numériques, de diffuser du son ou encore de la vidéo. Les espaces gratuits d'exposition tels MySpace, Facebook, Youtube, DailyMotion ou autres blogs améliorés permettent à la totalité de la population connectée de partager, d'échanger et de polluer l'espace public de ses idées, déclarations, opinions...
Il résulte aujourd'hui une situation qui semble échapper à ceux qui autrefois tenaient les instruments du pouvoir, qu'ils soient institutions publiques, grandes corporations, organisations gouvernementales comme non gouvernementale. Les acteurs politiques et sociaux d'hier sont battus en brèche par de simples rumeurs, mis à mal par une désinformation chaotique et désordonnée qui transporte à la vitesse des microprocesseurs des nouvelles souvent improbables mais qui souvent comporte des accents de vérité populiste alarmants.
Ce qui ressemble à un ahurissant désordre à ceux qui ne se sont pas préoccupés de l'émergence des nouveaux canaux de communication est en fait une sphère médiatique assez simple répondant à des règles techniques précises et un périmètre d'action parfaitement identifié pour nombre de cabinets conseil et d'agences spécialisées. Ce terrain fertile est également relativement bien connu et arpenté par une frange considérable de la population connectée qui s'entraîne depuis des années au maniement de ces nouvelles technologies de la même manière que d'autres s'étaient entraînés au maniement des ordinateurs personnels de première génération ou aux téléphones portables des années 80, pesant près de 8 kilos et d'une portée relativement limitée.

De nouveaux codes de communication
Il reste donc qu'aujourd'hui, les codes de la communication ont largement changés et qu'il est contre-productif de poursuivre dans des canaux d'expression ignorés par la majeure partie de la population. C'est d'autant plus vrai lorsque l'on souhaite avoir un impact institutionnel fort comme le souhaite le mouvement Soka en France. Etre reconnu des institutions comme du public comme une religion nécessite une exposition large, profonde et persistante dans les consciences. Cela signifie aussi de s'adresser au public au travers des canaux qui leurs sont propres et non de ceux qui nous sont familiers.
La communication écrite, si importante et cruciale qu'elle soit pour l'édification d'une personnalité critique et pertinente, est devenue par la force de l'habitude une communication d'élite réservée à ceux qui savent... lire ! Que ce soit les jeunes de banlieue, les accros de l'Internet, les jeunes couples urbains diplômés ou les cadres surchargés d'heures de travail, lire est devenu un luxe pour ne pas dire une activité périphérique. La télévision, l'Internet, la vidéo à la demande, la location de DVD, la carte UGC, le baladeur audio ou même la radio ont plus d'impact en termes informatifs que la presse (y compris les gratuits dans le métro), les magazines ou les livres... Le document écrit a perdu de son impact même si sa valeur reste intact.
Nous sommes désormais dans l'ère de l'image et du son. Historiquement c'est la régression à l'époque du Moyen-Âge où la majorité des gens se fiaient exclusivement aux images pieuses pour connaître les écritures et le reste. La différence est que le clergé d'hier a été remplacé par une caste de spécialistes de la communication, de gourous de l'information... De même, les spécialistes de la communication, à l'instar les ecclésiastiques du Moyen-Âge, utilisent les images comme des armes pour atteindre les concurrents, les adversaires et les résistants... La guerre des images fait rage et elle a pour théâtre d'opération la conscience et la mémoire des individus. C'est dans la tête de chacun de nous que les obus publicitaires, les grenades du 20 heures, les mines des émissions "people" ou les radiations des "télés réalités" font leurs victimes. Et c'est dans nos têtes que se forgent les idées reçues sur le monde, sur les autres, sur la vie...

Des images et des mythes
La production des images est devenue depuis trente ans l'enjeu principal du pouvoir. Mais les images seules ne peuvent suffire à frapper les esprits et à fabriquer les mythologies de la post-modernité. En plus des images, il faut des histoires que l'on raconte et auxquelles on croit, aussi invraisemblables qu'elles puissent paraître. Ce développement inattendu de l'histoire ou plutôt des histoires s'est parfaitement illustré lors des dernières élections présidentielles avec le retour du roman national ou encore durant l'invasion de l'Irak par les Etats-unis avec le parallèle des croisades.
Cette incorporation du scénario, de l'histoire, du conte dans la fabrication des images a terminé d'en finir avec la presse et les magazines qui vivent tous des heures difficiles et permis à la télévision sous toutes ses formes d'obtenir la suprématie médiatique à tous les niveaux. La diffusion d'émissions sur des supports aussi différents que le Web, le téléphone mobile ou le poste de télévision permet à l'information de toucher tout le monde et chacun dans un temps record et sans aucun filtre de sécurité comme peuvent l'être des parents, des enseignants, des institutions. Chacun est "libre" de se forger une opinion et de tomber dans tous les pièges médiatiques possibles et imaginables.
C'est de cette manière que les tenants de la mondialisation, du capital sauvage et d'une certaine perception de la survie de l'espèce parviennent à imposer une vision du monde unique. Grâce à la portabilité et à la légèreté de la production audiovisuelle, beaucoup de francs-tireurs tentent de faire connaître des points de vue divergents et proposent d'autres romans médiatiques que le modèle dominant. Difficile désormais de bastonner le noir de service dans une gare sans voir la scène filmée avec un téléphone diffusée le soir même au 20 heures. Difficile aussi de cacher les mensonges d'armes de destructions massives derrière des fictions mal ficelées par les va-t-en guerre américains. Encore plus difficile d'empêcher la terreur et l'horreur perpétrée par des fanatiques...
La mythologie se construit sur l'imaginaire et non sur la réalité. Ainsi les spectateurs qui peuplent la planète préfèrent les romans et les fictions qui leurs sont proposées tant qu'elles conviennent à leurs conceptions étroites du monde et à l'indigence de leur culture individuelles. Mieux encore, si ces histoires viennent combler un vide ou une frustration, alors c'est le jackpot, on gagne à tous les coups. Ces histoires sont racontées en images, jouées par des comédiens et soutenues par des effets visuels renforçant la dimension mythique du monde des images.

A la conquête du monde de l'image
C'est ainsi que l'on pourrait baptiser le projet que je soumet ici. L'espace public est constitué de plusieurs canaux de communication permettant l'échange rapide de textes, d'images, de fichiers sonores et de documents filmés. Mais il faut bien admettre que le film, ou plutôt la vidéo, reste le moyen dont l'impact surpasse tous les autres par bien des aspects. Même si c'est le moyen le moins informatif de tous. Donc il s'agit, pour qui veut exister dans l'espace public, de comprendre et de prendre possession des moyens de produire des images et de leur donner un contenu efficace.
A titre d'exemple, je veux insister ici sur l'impact particulier que peut avoir la vidéo des discours du Président Ikeda projetée lors des réunions et séminaires. Un rapide sondage à la sortie de ces rassemblements permettrait de vérifier que c'est de loin la seule chose dont on se souvient avec précision si ce n'est que le sous-titrage approximatif perturbe particulièrement le visionnage. Le reste passe au second plan et nécessite, sauf cas exceptionnels, de replonger le nez dans ses notes. Il est donc dommage que la vidéo ne soit pas en français, travail de studio relativement simple et peu coûteux pour qui en a l'expérience.
Le mouvement Soka international, cette fois, a mis en ligne un film de 20 minutes relativement bien ficelé qui présente de manière sobre et rapide l'ensemble de l'action de la Soka Gakkai, de la pratique du Bouddhisme Nichiren et de l'importance de ces derniers dans un monde qui change. Elle est en anglais... évidemment.
Je crois donc qu'il est devenu nécessaire de passer à une phase plus mature de notre communication et de mettre sur pied un corpus de reportages et interviews permettant de connaître et de se familiariser avec les réalités du mouvement Soka en France. Pour cela, les moyens à mettre en œuvre sont modestes, les compétences techniques existent au sein même de l'organisation, les ressources humaines et les sujets ne manquent pas.
L'objectif premier est de permettre aux membres et futurs membres d'être en contact direct avec un support familier (l'image, la télé) et de recevoir notre message via un code identifié et accepté par tous. L'objectif second est d'exister dans l'espace public au même niveau que nos détracteurs (la presse) et de contrôler l'image que nous voulons donner de notre mouvement. En effet, c'est en occupant l'espace que cette maîtrise peut s'effectuer et non en dehors. L'objectif troisième est de disposer de moyens de production et de diffusion légers et adaptés aux nouvelles réalités de l'espace public afin de forger la culture Soka que nous appelons de nos vœux.

Les articulations du projet
Le projet audiovisuel Soka s'articule sur les points suivants :
- Groupe de production
Le groupe de production audiovisuel est constitué exclusivement de professionnels de l'audiovisuel, qu'ils viennent de la presse, de l'édition, de la diffusion ou de la production. Il est supervisé par la directrice des publications et la direction de l'ACEP. Le groupe de production a pour mission de produire et de diffuser sur les supports choisis les commandes de documents sonores et audiovisuels qui lui sont confiés. Il a aussi pour mission de maintenir une veille technologique sur les moyens de production, d'édition et de diffusion de limage et du son. Il a pour responsabilité de veiller à la bonne réalisation des documents dans le cadre strict des réglementations en vigueur dans l'industrie du cinéma et de la télévision, notamment en matière de droits d'auteurs et de droit à l'image.
- Le comité de rédaction
Le comité de rédaction est composé idéalement de journalistes et de professionnels de la production audiovisuelle. Manifestement, ce sera difficile dans les premiers temps. Sa mission sera d'organiser et de concevoir les sujets des documents audiovisuels ensuite réalisés par le groupe de production. Il ne s'agit pas ici de l'aspect artistique ou technique mais seulement de la partie contenu : thèmes, sujets, questions, entretiens, sélection des intervenants... Sa responsabilité est la constitution du discours et son intervention se fait en amont et en aval de la production. Le comité n'intervient pas dans le cours de la production.
- Le site de diffusion
Tirant profit des technologies numériques en réseau, le site de diffusion propose la diffusion d'un programme complet sur Internet en utilisant à la fois un site appartenant au mouvement Soka, mais aussi des agrégateurs de contenu haute définition comme le propose Joost (http://www.joost.com). La grille est organisée en fonction de thématiques et les émissions sont téléchargeables gratuitement. Le site propose une régie publicitaire payante aux annonceurs du monde culturel et artistique, à la sphère associative des ONG et fondations caritatives et aux éditeurs de contenus culturels. Le taux de renouvellement est trimestriel et l'idéal minimum est de 10 heures de programme, renouvelé au tiers par trimestre. Le rythme est acceptable en l'état des moyens à notre disposition.
- Une ligne éditoriale vidéo
Pour augmenter le volant de supports médias de l'ACEP, une ligne éditoriale DVD propose de retrouver les programmes vidéos diffusés précédemment en qualité DVD. Les programmes peuvent être accompagnés de suppléments en images (expos, conférences, voyages d'étude, etc.) ou en texte (ouvrages de référence, fascicules, etc.). Cette ligne éditoriale propose une livraison de 8 à 10 titres à l'année sur toutes les thématiques choisies par le comité de rédaction.

Les contenus audiovisuels entrent dans les catégories suivantes :
- Emission thématique : vie et pratique quotidiennes - 26 mns
- Emission thématique : principes bouddhiques - 26 mns
- Etude : histoire du bouddhisme - 26 mns
- Etude : lettres de Nichiren - 52 mns
- Actualité : l'action de la SGI - 13 mns
- Documents : l'histoire de la Soka Gakkai - 26 mns
- Documents : les conférences - 52 mns
- Entretiens - 52 mns
- Reportages - 13, 26 ou 52 mns

Ce projet a été émis bien avant l'arrivée d'un portail généraliste sur le bouddhisme en France, le BuddhaChannel.

Démocratiser Soka Gakkai en France (1)

Cette nouvelle série est la publication d'un certain nombre de propositions faites à la direction des institutions associatives de la Soka Gakkai en France.

Culture-soka.fr

Le web Soka francophone
Objectif(s)
Le web Soka a pour objectif de concrétiser le projet de Daisaku Ikeda tel qu'il l'a formulé dès les premières années de son investiture et qu'il n'a pas cessé de mettre en œuvre au travers de toutes les institutions qu'il a mis sur pied.
Dans un premier recueil de ses discours et allocutions en 1965, on pouvait lire dans son introduction : « ‘Ô’ de Ôbutsu Myôgô signifie, d’une manière plus large, toutes les activités de la société humaine. Par conséquent, la pratique de Ôbutsu Myôgô ne couvre pas seulement le domaine de la politique, mais aussi l’éducation, les sciences, les arts, le journalisme, l’économie et bien d’autres domaines encore. Il s’agit à présent de créer une nouvelle culture articulée sur la philosophie de la vie de Nichiren Daishonin. Pour cette raison, les activités de la Soka Gakkai auront dans le futur de multiples dimensions et chacune d’elles aura, sans aucun doute, une signification majeure au regard de la destinée de notre monde aussi bien que de celle de la société japonaise. »
A l'instar d'une revue telle SGI Quarterly, le projet culture-soka.fr fait la démonstration de l'esprit Soka présent partout dans nos sociétés depuis les actes les plus simples du quotidien jusque dans les mécanismes mondiaux les plus complexes. S'appuyant non plus sur la seule doctrine bouddhique, culture-soka.fr propose des documents, des reportages et des dossiers complets en prise directe avec les réalités de tous et de toutes en langue française.
Il s'agit donc de voir la foi et la philosophie en action au cœur des articulations du monde qui nous entoure. Au delà de ses manifestations par la prière, l'étude du corpus ou la profession, culture-soka.fr est un outil de navigation au travers des mondes dans lesquels nous habitons, dans lesquels nous avons des familles, dans lesquels nous travaillons et dans lesquels nous espérons avoir une influence décisive.
Culture-soka.fr nous parle donc d'économie, d'emploi, de famille, d'éthique, de sciences, des arts, de relations sociales, de droit, de pédagogie, d'éducation, de philosophies, d'histoire, de nations, de traditions, de cultures vivantes ou disparues, c'est-à-dire d'un ensemble cohérent et pourtant d'une complexité infinie.

Moyen(s)
Le projet culture-soka.fr s'appuie sur une structure naissante en plein développement. Et bien que ses moyens financiers soient très limités, ses capacités d'accès à l'espace publique et plus particulièrement à l'Internet n'ont jamais été aussi grandes.
Mais la politique éditoriale de culture-soka.fr ne s'arrête pas à utiliser le web comme une alternative à une faible capacité éditoriale sur supports de presse ou en termes d'édition de livres. Culture-soka.fr entre de plein pied dans le web 2.0, entretient un forum de discussion, propose des espaces d'exposition virtuels, diffuse des conférences et des cours sous forme audio et vidéo.
Culture-soka.fr est un vecteur moderne, up-to-date, qui tire profit de toutes les technologies disponibles sur le web 2.0 et conserve l'initiative dans le domaine de la communication sur le bouddhisme Soka dans l'espace public. Ces technologies sont en distribution libre et nécessite un entretien rigoureux et volontaire.
Loin de la plate-forme automatisée et statique maintenue par un simple webmaster, culture-soka.fr s'appuie sur une équipe centrale et des contributeurs qui sont autant de correspondants, de spécialistes avertis dans leurs domaines, de personnes éclairées sensibles aux problématiques auxquelles culture-soka.fr s'attache.
Cela signifie de construire un réseau de bénévoles capables et à l'écoute de leur monde. De les fédérer autour d'un ton, d'une charte et d'un contenu fort et signifiant, un contenu que tous peuvent reconnaître dans leurs vies de tous les jours, un contenu qui fait sens. Ces bénévoles ne sont pas là pour faire du prosélytisme mais pour faire la démonstration que le bouddhisme Soka est à l'œuvre tous les jours, dans toutes les activités humaines, à tous les niveaux de la société et plus généralement forme le squelette, l'ossature de l'univers que nous percevons.

Philosophie(s)
Le projet culture-soka.fr a pour socle les trois valeurs Soka appliquées à une entreprise humaine. Aux trois B de beauté, bonté, bénéfice, nous substituons le bénévolat, la pédagogie et le développement personnel.
Le bénévolat est une garantie à double sens. Ceux qui participent à ce projet le font sur la base du volontariat individuel et du désintéressement financier. Le projet culture-soka.fr est avant tout un projet esthétique, à opposer à un projet lucratif. Il nécessite que chaque contributeur demeure connecté par son emploi, sa vie quotidienne, son action sociale à la société. Culture-soka.fr est le champ de réception de l'observation et à la réflexion de chaque contributeur sur le monde qui l'entoure. Les contributeurs nourrissent le projet qui n'existe pas sans leur contribution. A l'inverse, le projet est le vecteur de construction de la culture Soka de chaque contributeur.
La pédagogie est entendue au sens de passage du savoir. Les contributeurs ont pour mission d'apprendre des autres et de restituer ce qu'ils ont appris sous la forme de leurs contributions. Il ne s'agit pas de commenter, d'argumenter ou de paraphraser. Il s'agit de montrer, de critiquer, de rapporter, de faire connaître. Bien que bénévoles, les contributeurs appliqueront les principes de base du journalisme au sens où ils vérifieront leurs sources, croiseront les avis contradictoires et tenteront dans la mesure de leurs moyens de faire la lumière sur les sujets qui souhaitent faire connaître.
Le développement personnel sera le bénéfice premier de la contribution au projet. Ce développement passe par l'apprentissage nécessaire pour être contributeur. Il passe également par la construction d'une réflexion sur son domaine de prédilection, sur son environnement, sur son histoire, ses traditions, ses racines, ses croyances, etc. Enfin il passe par la construction individuelle nourrie par l'apprentissage et par l'édification intérieure. Le bénéfice secondaire est la construction d'un réseau humain de personnes de valeurs qui alimente et font vivre la culture Soka au travers du projet.

Articulation(s)
Les articulations du projet sont constituées d'un groupe de coordination centrale, autour duquel sont fédérés les moyens techniques de diffusion du contenu. Ce contenu est entièrement produit par des contributeurs issus du mouvement Soka qui sont à la jonction de la culture Soka et des complexités du monde.
Le groupe de coordination :
- gère les moyens d'hébergement, de production et de diffusion des contenus ;
- dispose d'une marge de manœuvre conséquente et responsable en matière éditoriale ;
- reçoit un mandat renouvelable de trois ans ;
- est placé sous la seule tutelle de la seule l'ACSF, indépendamment des autres associations et surtout du CEP pour des raisons évidentes d'indépendance d'esprit et d'objectivité.
La constitution du groupe de coordination ne peut pas suivre les paramètres habituels de la foi (nombre d'années de pratique, degré d'étude, position de responsabilité, filiation pratiquante) tels qu'ils sont appliqués.
Le groupe de coordination est constitué au départ de :
- 8-10 personnes,
- 50 % de membres de la jeunesse (- de 30 ans),
- d'une parité absolue H/F.
Evidemment, il est également important que chaque membre dispose d'une bonne culture générale et une connaissance des outils de recherche et de communication du web.
Pour les autres compétences nécessaires, il nous faut envisager une authentique formation. Nous ne manquons pas dans le mouvement de spécialistes de la vidéo, de la radio, de la presse écrite, et de l'édition. Il s'agira de faire ce que le président Toda a fait en son temps en formant la jeunesse dans les années 50.
Il s'agit de familiariser les membres du groupe de coordination aux techniques de production audiovisuelles contemporaines, aux moyens de diffusion et de communication dans l'espace public que propose le web, aux philosophies, aux politiques et aux dérives qui sous-tendent le web et à ses futurs développements.
Cette démarche implique que le groupe existe de manière durable. 6-12 mois seront nécessaires pour chercher, recruter et former les membres de ce groupe.
Autour du groupe central, nous allons recruter (dans le vrai sens du terme) au travers du tissu national et international (francophone) une quarantaine de contributeurs et contributrices.
Ces derniers doivent avoir un seul impératif incontournable : maîtriser au moins un média (écrit, sonore, visuel). Pour le reste, ils/elles doivent être familiers avec les techniques de base de l'Internet : courriel, recherches, forums, blog... Enfin, ils doivent avoir un usage régulier du web, si possible 2.0.
La mission des contributeurs est triple.
- Comprendre le monde qui les entoure sous l'angle individuel, l'angle collectif et l'angle universel.
- Examiner l'action des mécanismes du bouddhisme Soka et les conséquences possibles des trois valeurs (les trois B) dans ce monde.
- Produire un enregistrement écrit, sonore ou vidéo de l'observation du monde à la lumière de la philosophie Soka.
Une telle mission ne s'improvise pas. Un tel nombre ne se recrute pas en quelques semaines. Un tel ensemble de talents ne peut pas être figé dans le temps, dans le nombre ou dans les personnalités. Il s'agit donc d'un ensemble en constant renouvellement de contributeurs et de contenus.
Pour cette raison, il est nécessaire d'établir dès le début une charte complète qui couvre l'éditorial, les objectifs et le périmètre. Je parle ici d'un "code of conduct" plus que d'une direction éditoriale.

Mécanisme(s)
Les contributeurs écrivent, enregistrent et tournent aussi bien à leur initiative personnelle qu'à l'initiative du groupe de coordination. Ainsi, ils apportent autant de sujets qu'ils sont mandatés pour les traiter.
Les mécanismes sont simples :
- Les contributeurs proposent des sujets sous la forme d'un synopsis court, comportant le sujet, son domaine (économie, écologie, société, travail, famille, développement personnel, éthique, justice, etc.), le ou les principes en action.
- Le groupe de coordination examine les sujets proposés en réunion de rédaction hebdomadaire online (conférence sur Skype) et choisi les thèmes en fonction des critères de la charte (code of conduct) et des thématiques abordées sur culture-soka.fr (traitement de 6-8 nouveaux thèmes par an).
- Les contributeurs sont rassemblés selon les thématiques et le groupe organise des cellules de travail (un newsgroup par cellule, un FTP, un espace iconographique, un chargé de la coordination).
- Un membre du groupe de coordination est attribué à chaque cellule en tant que chargé de la coordination. Il/elle anime le newsgroup (blog), organise les contributions, accumule des liens et des références et cherche de l'iconographie.
- Le newsgroup échange sur le sujet, l'étoffe, le construit et fabrique les différents items qui constituent la réflexion Soka sur la thématique. Un système de vote et de notation permet de valider les items qui sont ensuite transférés sur culture-soka.fr pour publication après un examen final par l'ensemble du groupe de coordination.
- Le groupe de coordination est organisé et se comporte comme une direction éditoriale de presse écrite ou audiovisuelle. Elle commandite les actions techniques nécessaires à la bonne marche des cellules de travail. Les chargés de la coordiantion animent les échanges et stimulent la production de contenu.
- Les cellules de travail sont actives jusqu'à épuisement de la thématique. Les contributeurs ne sont pas attachés à une cellule de travail et peuvent contribuer à plusieurs cellules. Les chargés de recherche veillent à ce que les contributions soient conforme à la charte et à la mission initiale.

Soutien(s)
Ce projet n'a pas de sens sans sa vocation première : l'émergence de la culture-soka.
Celle-ci s'appuie essentiellement sur les principes de base du bouddhisme de Nichiren Daishonin. La prière collective, l'étude personnelle, les échanges de groupe restent le socle de cette activité d'envergure.
Le groupe de coordination se rencontre deux fois par mois pour une pratique suivie d'une étude liée aux thématiques en cours, elle-même suivie d'une réunion de discussion. La préparation de ces réunions se fait individuellement après établissement du sujet d'étude et de discussion. A chaque réunion sont conviés des responsables nationaux des 4 départements (un pour chaque département). Les réunions bimensuelles sont animées par les responsables de l'ACSF.
Cette rencontre bimensuelle n'est pas une réunion de discussion à proprement parlé mais une authentique réunion d'étude et d'échanges ayant pour objectif la formation des membres du groupe de coordination. Elle n'est pas non plus une réunion de transmission. Et elle n'est pas une réunion éditoriale. Ces dernières n'ont lieu qu'en ligne et de manière formelle une fois tous les trois mois pour proposer de nouvelles thématiques et faire un point général avec les responsables de l'ACSF.
Les membres du groupe de coordination ne doivent pas avoir de responsabilités régionales autres qu'au sein de leur groupe de discussion. La disponibilité et la charge de travail qu'impose une telle activité explique cette démarche.
Les membres du groupe de coordination s'engagent pour un terme de 3 ans, renouvelable une seule fois. A l'issue, ils ou elles peuvent devenir contributeurs et poursuivre leur concours à culture-soka.fr.
Les contributeurs n'ont aucune limite dans le temps et dans leur responsabilité à leur participation à l'activité culture-soka.fr.

Défaite attendue pour le gouvernement japonais

Comme le prévoyaient déjà nombre d'analystes, le scrutin du 12 juillet dernier pour l'élection de l'assemblée métropolitaine de Tokyo a été sanctionner par une défaite sévère pour le PLD (au pouvoir depuis un demi-siècle) et pour son allié, le Nouveau Komeito qui ne progresse pratiquement pas et fait les frais de son alliance. Le DPJ (Democratic Party of Japan) est le grand gagnant de cette consultation test avant les élections législatives programmées pour cet automne.

Je reviendrai sur les chiffres des différentes factions dans un autre billet dès que les résultats officiels seront publiés. Mais dès à présent, on peut observer que le DPJ gagne 20 sièges, le PLD en perd 10 et le Nouveau Komeito en gagne 1. Les 15 sièges restants reviennent à plusieurs formations périphériques ou indépendantes. Cependant avec seulement 54 sièges sur les 127 que compte l'assemblée métropolitaine, le DPJ n'obtient pas l'a majorité absolue.

Ce scrutin a une portée double : celle de préfigurer la prochaine consultation électorale japonaise de la chambre basse de la Diète et celle de dresser une nouvelle carte politique. Pour le PLD, le résultat est un net recul tant aux yeux des électeurs qu'au sein des petites formations politiques. La victoire régionale du DPJ se fait aussi bien au détriment du PLD qu'à celui, plus douloureux, de l'habituelle mosaïque d'indépendants et de sensibilités minoritaires. Pour le Nouveau Komeito, le poids de l'alliance politique avec le pouvoir en place est déterminant et freine toute possibilité de progression, l'électorat japonais non-acquis percevant le Nouveau Komeito comme une branche du PLD. Pour le DPJ, la victoire réside plus dans sa capacité à réduire la dispersion et l'émiettement de l'électorat et de mobiliser les indécis autour d'un programme d'alternance politique.

Au lendemain de cette élection, force est de constater que l'appel à l'alternance a été entendu et qu'il profite pleinement au DPJ qui apparaît désormais comme la seule force d'opposition nationale. L'électorat japonais n'en peut plus d'un demi-siècle de règne du PLD. Pour le PLD, l'heure a sonnée de faire peau neuve et de renouveler son appareil politique au risque de déplaire aux ténors, de subir un revers électoral aux prochaines élections et de changer de culture politique (c'est-à-dire sortir de l'interminable succession de scandales politico-financiers). Pour le Nouveau Komeito, qui aurait tort de se réjouir d'avoir gagné un siège, l'heure est aussi au bilan.

Entièrement articulé sur la base électorale de la Soka Gakkai (mouvement bouddhiste laïque), le Nouveau Komeito a su faire la démonstration dans la crise politique que traverse le Japon qu'il pouvait et savait maintenir un électorat mobilisé et soudé. En revanche, il fait également la preuve de ses limites, car en temps de crise, l'absence de progression marque le recul. En termes bouddhiques, c'est une stagnation. C'est là, le prochain défi du Nouveau Komeito et plus généralement de la Soka Gakkai au sein de la société japonaise. La question qui se pose désormais pour les deux formations, c'est la portée réelle et effective du message bouddhique de l'organisation religieuse.

La prochaine élection, qui pourrait être avancée en cas de démission de Taro Aso ou de dissolution de la chambre basse, sera donc le théâtre des multiples transformations de la société japonaise.

Sondage défavorable pour la coalition gouvernementale japonaise

C'est l'agence indépendante Kyodo News qui a conduit une enquête téléphonique sur plus de 1000 personnes de la région de Tokyo. Les résultats ont été publiés entre autres par le Japan Times. Cette fois, ce que pressentaient de nombreux analystes s'avère fondé. 30,8% des sondés se sont prononcés en faveur du principal parti d'opposition le DPJ (Democratic Party of Japan), alors que seulement 18,2% se prononcent en faveur du PLD au pouvoir, et 4,6% pour le Nouveau Komeito, son allié de coalition.
La même enquête indique un taux d'intérêt pour ce scrutin très élevé, plus de 80%, soit 14% de plus qu'à la dernière élection. Les sondés se sont également sur les élections de la chambre basse de la Diète qui auront lieu à l'automne. 35,7% d'entre eux se sont prononcés pour le DPJ, contre 22,2% pour le PLD. Le Nouveau Komeito ne serait crédité que de 5,3% derrière le Parti Communiste du Japon qui récolterait 7,1% des intentions de vote. Ce dernier deviendrait la troisième force politique du Japon.
Ces chiffres, assez décevants pour la coalition au pouvoir, sont à prendre avec précaution car ils révèlent qu'environ 30% de la population sondée demeure incertaine quant à ses intentions de vote tant pour l'élection régionale de la Capitale que pour le scrutin de l'automne. C'est cette minorité silencieuse mais déterminante que toutes les formations politiques vont devoir convaincre de se rendre aux urnes.
Sondés sur leurs motivations, les participants ont désigné à 50,3% l'emploi et les politiques économiques. Ensuite viennent à plus de 37% les politiques publiques en matière de sécurité sociale et de santé, puis à plus de 20% la question des retraites. L'alternance politique n'arrive qu'à 17% des motivations du vote. Bien que interrogés sur leur satisfaction du gouvernement de Taro Aso, seulement 19,3% se sont déclarés satisfaits, contre 75,1% d'insatisfaits...
Ce week-end sera décisif, comme je le disais précédemment, pour la coalition gouvernementale et pour le Nouveau Komeito. Une sévère défaite serait de fort mauvaise augure pour les élections de la chambre basse et mettrait en péril un gouvernement déjà fortement affaiblit.

De bonne guerre électorale...

...ou comment la coalition au pouvoir use du scandale comme arme électorale
On peut dire que la campagne électorale démarre au Japon. La coalition au pouvoir, menée par le PLD et soutenue par la troisième force du pays, le Nouveau Komeito, vient de marquer des points en levant le voile sur toute une série de faux rapports financiers du DPJ (principal parti d'opposition) concernant des donations de 2002 à 2004. Ce nouveau scandale vient finir de pourrir le paysage politique japonais déjà saturé de fraudes, de corruptions et d'affaires en tous genre depuis le début de l'année.
Il n'y a nul doute sur la volonté du PLD et du Nouveau Komeito de vouloir affaiblir le plus possible leurs adversaires alors que chaque camp annonce ses investitures aux quatre coins du pays. Nul doute aussi que tous les coups sont permis, les uns pour des raisons historiques (PLD) les autres pour des raisons morales (Nouveau Komeito) à quelques mois d'un scrutin sur lequel pèse la pression d'une éventuelle alternance, du jamais vu en matière de politique intérieure japonaise.
Dans ce contexte, la population peut se poser la question légitime de ce qui différencient les nombreux programmes politiques et surtout les méthodes de conquête du pouvoir. Cette question est d'autant plus actuelle pour le Nouveau Komeito qui est ouvertement et publiquement soutenu par la Soka Gakkai, le mouvement religieux japonais le plus influent du pays par ces millions de fidèles. Car en dépit d'une orientation politique clairement définie par la traditionnelle allocution du 26 Janvier, émise par le président de la SGI, Daisaku Ikeda et par un programme politique pour le moins progressiste et libéral proposé dans le dernier manifeste du Nouveau Komeito, on ne peut que constater les similarités d'opinion et de fonctionnement entre le PLD et son allié.
Ce dernier est-il encore une force politique indépendante ? C'est ce que les prochaines élections sanctionneront... et non les actions institutionnelles et législatives du parti. S'il est vrai que le monde politique japonais s'avère un modèle de népotisme et de collusion clientelliste, on s'attendrait à une attitude neuve et innovante de la part du Nouveau Komeito qui ne cache pas son socle moral et éthique. La réalité dément les faits. Et le Nouveau Komeito se trouve systématiquement associé aux manœuvres des vétérans politiciennes du PLD.
En prélude aux législatives de la rentrée qui donneront ou pas un nouveau visage à la chambre basse de la Diète, les japonais de l'immense métropole de Tokyo iront aux urnes le 12 Juillet pour élire leurs représentants à l'assemblée régionale de la capitale. L'opposition met toutes ses forces en action afin d'obtenir la défaite du PLD et de son allié. Un revers majeur pourrait mettre en difficulté l'actuel gouvernement et Taro Aso serait peut-être forcé à un départ anticipé.
Le Nouveau Komeito, lui aussi, déploie ses troupes et mène la bataille électorale dans les quartiers de Tokyo où il souhaite être représenté. Ses dirigeants n'ignorent pas qu'une défaite pour le PLD mettrait en danger le parti et pourrait lui être fatal en termes de représentation à l'assemblée régionale et augurer un net recul aux prochaines élections. C'est ce que nous verrons dans quelques jours.

Test électoral pour la majorité gouvernementale au Japon

A l'approche de la consultation électorale du 12 juillet prochain qui verra l'élection des 127 membres de l'assemblée métropolitaine de Tokyo, le monde politique japonais tente de résister à la tentation d'en faire un scrutin test pour une éventuelle alternance politique. C'est du moins ce que tentent de réaliser l'opposition menée par le Parti Démocrate Japonais (DPJ). Car prendre le contrôle de l'assemblée métropolitaine de Tokyo c'est aussi affirmer que l'actuel cabinet de Taro Aso a fait son temps.
Au sein de la majorité actuelle, composée du Parti Libéral Démocrate et du Nouveau Komeito, cette stratégie politicienne semble porter ses fruits au point de voir fleurir les rumeurs de dissolution de la chambre basse japonaise afin de contrecarrer la campagne menée par le DPJ. Le Nouveau Komeito a clairement fait savoir que ces tactiques de dernières minutes seraient non seulement infructueuses mais pourraient bien s'avérer désastreuses pour le PLD et pour le Nouveau Komeito. Il vaut mieux, selon les cadres du Nouveau Komeito, mener une campagne en règle jusqu'à la date attendue des élections de la chambre basse à la fin du mois d'Août.
Le vice-gouverneur de la métropole de Tokyo, Yasushi Aoyama, est également monté aux créneaux afin de rappeler que l'élection de l'assemblée métropolitaine n'était pas une arène politique pour départager les tendances opposées au niveau national. Elle demeurait un scrutin local permettant aux citoyens de Tokyo de départager les élus qui auraient à cœur de défendre leurs droits et leurs intérêts et non des stratégies de prises de pouvoir.
Les remous politiciens qui secouent la classe dirigeante japonaise ne sont pas nouveaux. Après des scandales répétés et des coups de théâtre qui ont fait la une des quotidiens, la politique japonaise s'avère de plus en plus fragilisée par un contexte de crise économique et par des changements sociaux importants auxquels les politiciens japonais n'ont pas de réponses et encore moins de projets. Les petites formations politiques alternatives comme le Nouveau Komeito et d'autres, qui vivaient à l'ombre des grands arbres que sont les partis traditionnels comme le PLD et le DPJ, devront apprendre dans les années, pour ne pas dire les mois, à s'extirper du marasme politique ambiant et communiquer efficacement sur des projets d'avenir dans un pays qui a démontré depuis la Deuxième Guerre mondiale, sa capacité à relever les défis les plus difficiles. Mais faute de projet, il est tout à fait possible de voir le Japon sombrer lentement dans une récession dangereuse et propice à toutes les formes de radicalisations.

Quelles sont les positions du Nouveau Komeito ?

On peut se demander quelles sont les tendances politiques du Nouveau Komeito. Habitant presque aux antipodes en termes géographiques mais aussi culturels, il nous est difficile de saisir certaines subtilités de la politique japonaise. Pour comprendre un peu plus qui est le Komeito, émanation politique de la pensée bouddhiste du mouvement Soka, voici une approche tirée du manifeste du Nouveau Komeito de 2003. En l'absence d'une nouvelle mouture qui est en cours de publication en prévision des prochaines élections de Septembre 2009, ce manifeste assez bref nous donne un aperçu assez clair du programme politique et idéologique de ce parti, troisième force politique du Japon et articulation décisive du gouvernement en place.

Le manifeste du Nouveau Komeito (v2003)


Le japon continue de faire face à une nombre important de problèmes majeurs. Son économie stagne, sa population vieillit, son taux de natalité décline et la criminalité est en augmentation. Malgré ces problèmes auxquels s'ajoutent d'autres défis de taille, le pays est dépourvu d'une ligne politique claire qui lui permettrait de naviguer vers une remise sur pied complète.

Compte tenu des circonstances, il n'y rien d'étonnant à ce que la plupart des japonais expriment de véritables inquiétudes à propos de leurs modes de vie et surtout de l'insécurité grandissante qui entoure leur avenir. Depuis 1999, le Nouveau Komeito s'est érigé comme un acteur clé et un partenaire responsable de la coalition gouvernementale. Sa participation au gouvernement a conduit à un assainissement de la situation, réduisant les pratiques politiques de collusion et ajoutant un élément de stabilité à la gestion du pays. A tout cela vient s'ajouter le soutien aux initiatives du gouvernement pour réaliser des réformes structurelles déterminantes.

Les trois objectifs du Komeito restent les mêmes et forment sa ligne de conduite :
— une meilleure gouvernance,
— la construction d'une société dynamique et sûre,
— une nation de paix et d'humanisme.

1. Une meilleure gouvernance
Des réformes déterminantes de l'administration, des dépenses publiques et la réduction de la corruption des milieux politiques

Le Nouveau Komeito appelle à une refonte globale de toutes les facettes et fonctions de l'administration publique tant au niveau national que local afin d'éliminer les dépenses inutiles et de permettre une meilleure allocation des ressources. A l'instar de cela, une mission vitale sera de transférer un certain nombre de mécanismes et de juridictions centralisées au sein du gouvernement vers le secteur privé et vers les institutions publiques locales. En adoptant l'ensemble de ces initiatives, l'administration publique japonaise se transformera dans l'une des plus efficaces et des plus réactives de la planète. Nous soutenons, en ce sens, la consolidation des municipalités locales les plus modestes comme partie intégrante de la volonté de décentralisation du Nouveau Komeito afin de redonner aux institutions locales un plus grand degré d'autonomie.

La politique parlementaire est fondée sur une conduite politique éthique. Or, il semble qu'une succession sans fin de scandales impliquant nombre de politiciens et leur soif délétère d'argent continue de survenir au Japon depuis des années, ayant pour effet pervers une perte de crédibilité auprès du public. Le Nouveau Komeito a depuis longtemps pris l'initiative dans le domaine de la réforme des milieux politiques. Il continue d'affirmer son serment dans la poursuite du combat contre la corruption et ce jusqu'à ce que la politique japonaise soit totalement débarrassée de cet héritage empoisonné. De plus, le Nouveau Komeito déclare la guerre aux privilèges politiques révolus, afin de mettre un terme aux passe-droits octroyés indûment aux élus.


2. La construction d'une société dynamique et sûre

Revitaliser l'économie, ouvrir des perspectives d'emploi, étendre les filets de sécurité sociaux

Afin de renouveler l'économie intérieure et d'aller à la rencontre des défis de la concurrence mondiale, le Nouveau Komeito maintien qu'il est impératif d'instituer des réformes fondamentales du système économique, fondées sur les principes du libre-échange. Le Nouveau Komeito cherche à implémenter des initiatives qui permettront au Japon de recourir à son fort potentiel en ressources humaines et en technologies afin de développer de nouvelles industries, d'améliorer le secteur des services et de soutenir da création d'entreprises nouvelles. Ces initiatives serviront deux objectifs : transformer l'économie japonaise ainsi que son tissu industriel dans des structures plus productives et plus compétitives., tout en stabilisant et en permettant une expansion du marché du travail. Dans le même temps, il est vital de prendre des mesures assurant un processus de restructuration aussi peu douloureux que possible. Notre objectif immédiat est donc de mettre en place une panoplie de dispositifs de sécurité réactifs et étendus. Ces derniers incluent des mesures administratives de financement et de mobilisation afin de combattre la déflation, de faciliter le financement de PME et de PMI, et d'assurer des opportunités d'emploi pour les jeunes comme pour les seniors.

Instituer un système de sécurité sociale soutenable

Dans le Japon actuel, il est plusieurs problèmes qui demandent une attention immédiate. C'est le cas de la nécessité de créer un système de sécurité sociale capable d'assurer à tous les citoyens un maintien de leur qualité de vie dans le futur. Afin de rendre le modèle existant plus équitable, plus efficace et plus soutenable, le Nouveau Komeito instituera des changements à long terme après un examen approfondi des facteurs clés associés à notre modèle de société. Cela signifie déterminer la part de chacun : individu, collectivité et gouvernement dans la répartition des ressources publiques et la limite idéale de financement public des programmes nationaux. Le Nouveau Komeito croit qu'une économie robuste et une sécurité sociale intégrale ne sont pas nécessairement antagonistes, comme le prétendent certains, mais plutôt complémentaires. Des filets sociaux de sécurité fiables permettent un plus grand degré d'implication dans l'activité économique. Les entrepreneurs seront ainsi plus enclins à démarrer des activités en réduisant la peur de l'échec éventuel. Cela encourage donc les citoyens à mener des existences socialement épanouissantes. De même les recettes nécessaires pour financer ces programmes de sécurité sociale ne pourront être mobilisées qu'en retrouvant une croissance économique stable. L'objectif du parti est avant tout de deux ordres : régénérer l'économie tout en augmentant le système de sécurité sociale, les solutions étant compatibles avec ce double objectif.

Régénérer le système éducatif et soutenir des personnes capables

Le futur d'une nation repose sur sa population. C'est pourquoi le Nouveau Komeito a placé depuis longtemps la plus haute priorité sur l'éducation, en tant qu'investissement dans le futur du Japon. Le parti appelle donc à un changement de point de vue. Il s'agit de sortir d'une éducation qui n'existe que pour servir les intérêts de l'Etat et de la société et de comprendre que ce sont l'Etat et la société qui sont au service de l'éducation. Sur la base de cette injonction, le Nouveau Komeito cherche à régénérer les capacités des écoles, des familles et des communautés qui éduquent les enfants et les citoyens, et ce faisant de fonder un système éducatif au sein duquel les enfants pourront cultiver leur humanité au travers d'interactions avec toutes les couches de la population et de leur environnement. Le Nouveau Komeito pense qu'un processus éducatif peut développer des individus qui s'engageront volontairement au service de la société et contribueront à l'amélioration de celle-ci et du monde dans son ensemble. La mission immédiate du Nouveau Komeito est donc de se concentrer sur le déploiement d'un cadre dans lequel il est possible d'améliorer le soutien aux écoles nationales, et de résoudre ainsi les problèmes qui surviennent dans l'environnement des salles de classes et qui sont au nombre des causes principales de détresse et de délinquance juvénile.


3. Une nation de paix et d'humanisme

Une vision nouvelle de la paix

Le Japon est confronté à une mission urgente : comment résoudre l'insécurité grandissante et l'instabilité qui frappent aujourd'hui la communauté internationale. Il n'est pus acceptable pour le Japon de rester indifférent aux problèmes du monde et de perpétuer d'image d'un pays seulement concerné par sa seule prospérité et une paix intérieure à ses frontières. Le Nouveau Komeito croit que le principe central qui forge et conduit la politique étrangère japonaise doit être la nécessité de résoudre les problème de sécurité des personnes. Les populations doivent être protégées des spectres du terrorisme, de la pauvreté, de la guerre, des pandémies et de toutes sortes de fléaux. Avec cette détermination, le Nouveau Komeito tient à ce que le Japon adopte une vision nouvelle de la paix, articulée sur l'utilisation stratégique des mécanismes d'aide d'urgence et de coopération active avec les efforts internationaux de paix dans les régions déchirées par les conflits et les guerres. Le parti ne se contente pas de travailler à ce que le pays conserve son idéal constitutionnel pacifique, mais souhaite s'assurer que ses efforts envers la communauté internationale soient pro-actifs et productifs. Pour ce faire, le parti place un accent particulier sur le déploiement et la formation d'un personnel d'experts dans les négociations de paix et les disciplines permettant de soutenir les efforts de paix.
(...)

Tiré du manifeste du Nouveau Komeito, v. 2003

N.B.: la plupart de ces objectifs étaient à accomplir avant 2007.

Pour en savoir plus, le texte du manifeste 2007 (révision de celui de 2005) est ici.

L'espoir de l'alternance au Japon

Ces dernières semaines, l'actualité politique japonaise ne cesse de faire la démonstration de la lassitude du public pour une politique terne, inconsistante, manquant tant d'une envergure nationale que d'une stratégie de positionnement au plan international. Malgré la fracassante démission de la figure centrale de l'opposition japonaise, Ichiro Ozawa, la côte de popularité de l'actuel cabinet de Taro Aso continue de baisser comme le montre un récent sondage effectué par le quotidien Mainichi.
Localement, les effets de cette érosion se sont fait sentir lors d'une élection municipale anticipée dans la ville de Chiba, bastion du PLD. Cette dernière a vu la victoire incontestable d'un outsider de 31 ans, Toshihito Kumagai, un fait rare dans un pays que l'on sait très conservateur, soutenu pas le DPJ de Yukio Hatoyama. Son adversaire, Kojiro Hayashi, âgé de 63 ans et très soutenu par le PLD et son allié de coalition le Nouveau Komeito.
Cette victoire de l'opposition pourrait bien être l'annonce d'une défaite cuisante lors des prochaines élections de la Chambre des Représentants. Non seulement, le jeune Kumagai a battu un vétéran du monde politique local, mais il a emporté une écrasante majorité des électeurs non-affiliés aux partis politiques en place dans le paysage institutionnel japonais. En dépit d'une certaine inertie et d'habitudes traditionnelles, l'électorat japonais commence à prendre ses distances avec l'état des choses et à rechercher l'alternative.
Cette recherche survient dans un contexte de crise économique, d'apathie industrielle, d'une concurrence rude et guerrière dans la sphère asiatique et surtout dans un climat intérieur particulièrement mauvais. Avec une réelle récession, un chômage en hausse historique, une véritable incertitude des ménages sur leur avenir immédiat et sur celui de leurs enfants, le Japon connaît une crise majeure tant sociale que économique. A cela s'ajoute une panique politique contenue de la par de la classe politique dirigeante qui s'avère incapable de tenir un discours de changement ou une stratégie nouvelle face aux bouleversements mondiaux.
La victoire d'un jeune outsider de moins de quarante ans est également un revers pour le petit mais puissant allié politique du PLD, le Nouveau Komeito. Fortement implanté sur le terrain au travers du réseau créé par la Soka Gakkai au Japon, le Nouveau Komeito dispose bien souvent d'une capacité de mobilisation locale qui permet de faire la différence et d'arbitrer en faveur de son allié, le PLD, les scrutins et les stratégies électorales. Perçu à la fois comme le bras politique (bien que institutionnellement indépendant) de la Soka Gakkai, mouvement bouddhiste populaire et laïque, et comme une force de changement au sein de la coalition, le Nouveau Komeito commence à souffrir sérieusement de l'usure du pouvoir du PLD.
La victoire d'un jeune homme à ces élections municipales, au cœur d'une zone de densité importante de population et surtout dans l'une des région les plus industrielle et active du pays, apparaît comme un revirement de l'opinion publique japonaise qui pouvait voir dans le programme du Nouveau Komeito une émanation de la philosophie humaniste de la Soka Gakkai (en dépit de toutes les controverses qu'elle suscite).
L'électorat japonais est peut-être au point de rupture avec les traditions et en demande d'une alternance réelle, concrète, qui pourrait venir de ceux qui n'ont jamais vraiment eu le pouvoir de gouverner jusqu'à maintenant. Et bien qu'il ne s'agisse là que d'une élection locale, comme ne cessent de le marteler les commentateurs du PLD, la victoire du candidat du DPJ pourrait bien annoncer sinon une fin de règne, au moins un solide retournement de situation dans le panorama politique complexe et souvent corrompu du Japon. Reste à savoir si les élus du DPJ en septembre prochain, seront capables de se montrer plus inventifs et surtout plus enclins aux changements qui s'imposent pour redonner au pays la dynamique conquérante qui lui avait permis dans les années 50 et 60 de métamorphoser une machine de guerre anéantie en une machine économique et industrielle de premier plan.

La Miviludes contre-attaque

Malgré la discrétion des moyens mis en œuvre et le black-out complet des journaux sur les résultats effectifs et réels de son action, la Mission Interministérielle de VIgilance et de LUtte contre les DErives Sectaires reprend du service sous la nouvelle direction de Georges Fenech. Pourtant ce dernier est attaqué de toutes parts, tant par ses adversaires politiques dans son implication dans le scandale de ventes d'armes françaises en Angola (a.k.a. Angolagate), que par ses adversaires de la profession de par ses propos antisémites à l'encontre du magistrat Albert Levy, enfin par ses adversaires des milieux anti-sectes qui ne l'épargne pas en pointant le fait que la Miviludes est très exposée au puissant lobbying des poids lourds français des NMR (Nouveaux mouvements religieux) : Eglise de la Scientologie et Témoins de Jéhova.
Usant de tous les leviers institutionnels possibles et d'un réseau d'influence étendu au sein des institutions républicaines, le président de la Miviludes mène une campagne rigoureuse à l'encontre de toutes les alternatives aux professions réglementées et aux fonctions traditionnelles de la république. Ainsi le ministère de la Santé a mis sur pied une cellule spéciale de surveillance des psychothérapeutes et assimilés (Europe1), arguant que plus d'un tiers des professionnels inscrits seraient issus de mouvements sectaires ou reconnus comme tel par les divers rapports remis au gouvernement depuis les quinze dernières années. Dans la même interview, le président de la Miviludes s'est félicité de l'action de traque menée par le Ministère du Travail auprès des associations concernées pour éradiquer le travail forcé et non-rémunéré. Enfin, il a souhaité que le Ministère de l'Education mette en place un dispositif de surveillance pour les scolarisations à domicile des familles.
Si l'ensemble des mesures prises et évoquées par Georges Fenech ne posent pas de problème en soi et suivent des mesures conformes au dispositif législatif en vigueur dans notre pays, il soulève néanmoins un problème de taille. En effet ces mesures de surveillance et éventuellement de redressement ou de répression ne s'appliquent qu'aux associations cultuelles et à vocation cultuelles, ainsi qu'aux adhérents, pratiquants et sympathisants de ces nouveaux mouvements religieux. Chaque citoyen, quelles que soient ses convictions religieuses, est soumis à un ensemble de lois et de règles institutionnelles. Ces dernières sont prévues par des textes législatifs et mises en œuvres par les pouvoirs publics. Aucune des contraventions relevées par le président de la Miviludes ne sort du cadre législatif prévu par la loi et l'on ne voit pas bien quelle est la spécificité des NMR ou des associations cultuelles françaises qui nécessiteraient une action administrative et juridique d'exception. C'est donc là où le bas blesse.
Faute de pouvoir démontrer la spécificité des dérives sectaires : lavage de cerveau, endoctrinement, fanatisme religieux, etc. car ce n'est en aucun cas la spécificité des nouveaux mouvements religieux, la Miviludes en est réduite à devenir une instance en surplomb de la République chargée de mater l'alternative religieuse au nom de la sacro-sainte laïcité à la Française. Elle doit pour cela doubler les dispositifs juridiques en vigueur de ses propres enquêtes, comités de surveillance, instances de veille et autres cellules d'exception à l'intention de tout ce qu'elle jugera comme dérive sectaire ou mouvement à caractère sectaire. Et comme ces deux caractéristiques sont on ne peut plus subjectives et relatives à la perception de chacun, la Miviludes est libre d'enquêter à l'avenant.
La position inconfortable et peu républicaine de la Miviludes pose de multiples problèmes. Mais elle reste sans pouvoir réel, sinon celui de nuisance dans l'espace public. En effet, son action réelle se limite à produire une littérature insipide et indigeste sur des mouvements aussi marginaux qu'inconnus du grand public. Cette littérature est destinée, en même temps que des séminaires ponctuels, aux fonctionnaires et aux élus locaux. En l'absence d'une identification claire de ce qu'est ou non une secte, les intéressés se retrouvent devant une information pauvre, nébuleuse et entièrement articulée sur le soupçon et le risque potentiel. La réaction générale est donc la méfiance envers toute forme de croyance, quelle qu'elle soit.
Finalement, on peut se demander si la Miviludes n'a pas pour fonction première de semer le doute dans l'esprit des élus locaux et des fonctionnaires de l'Etat afin d'entretenir un climat de suspicion dès lors que les termes religion, foi, croyance, rite émergent dans l'espace public. Au travers de ces récentes interventions, le président de la Miviludes ne fait qu'amplifier ce sentiment et de l'étendre à toutes les formes d'alternatives en matière de médecine, de psychothérapies, d'éducation et plus généralement de croyances. Cet effort d'uniformisation sociale suit-elle une stratégie plus large de mise en coupe réglée des citoyens dans un pays qui continue d'afficher sur les frontons de ses mairies : liberté, égalité, fraternité ? C'est une question qui reste en suspens et que les médias, à gauche comme à droite, refusent de poser de manière claire à ceux et à celles qui dirigent la France...

Des actions contre la crise économique au Japon

Mercredi dernier, la coalition au pouvoir composée du PLD (Parti Libéral Démocrate du Japon) et du Nouveau Komeito (soutenu par la Soka Gakkai) a réussit à faire passer son initiative d'augmentation budgétaire pour 2009. L'opposition, malgré ses déboires financiers, s'est montrée hostile à cet augmentation arguant qu'elle manquait d'examens et de délibérations. Mais ne disposant pas de possibilité de blocage à la chambre basse de la Diète (La chambre des Représentants), le DPJ et ses alliés ont dû se résoudre à voir passer les lois budgétaires.
Quel est l'objectif de la coalition au pouvoir et du gouvernement de Taro Aso dans cette augmentation ?
Il s'agit d'une stratégie d'endiguement de la crise économique à laquelle est confrontée le Japon et le monde en général. Cette augmentation budgétaire permettra de d'octroyer une baisse substantielle des prélèvements sur les revenus les plus faibles de la population. Cette manœuvre budgétaire laisse espérer un regain de la consommation par un coup de pouce au pouvoir d'achat des catégories les moins favorisées. Mais cela reste une manœuvre, un simple colmatage. C'est du moins ce que laisse entendre l'opposition.
Les répercussions immédiates de cette initiative gouvernementale sera également de redorer l'image et les cotes de popularité du cabinet Aso et des candidats du PLD et du Nouveau Komeito aux prochaines élections qui ont lieu à travers le Japon cette année et à des niveaux territoriaux divers.
Il est clair que le gouvernement ne pourra pas rester sur cette seule initiative pour sortir le Japon d'une situation inédite, celle d'une double crise économique et sociale (Je ferais à ce titre un autre article prochainement sur le sujet).

Second souffle pour la coalition PLD-Nouveau Komeito

Ces dernières semaines ont été le théâtre de rebondissements dans la vie politique japonaise. Alors que la coalition au pouvoir constituée de l'indétrônable Parti Libéral Démocrate et du petit mais dynamique Parti du Nouveau Komeito connaissait des jours sombres et une chute remarquable dans tous les sondages, la découverte d'un nouveau scandale financier est venu donner un coup de pousse au gouvernement pourtant très essoufflé de Taro Aso.
Cette année s'organisent plusieurs consultations électorale, et non des moindres, au Japon. Plusieurs élections d'assemblées préfectorales (l'équivalent de nos conseils généraux), une élection législative et les élections de la conurbation de Tokyo pendant l'été. Depuis des mois, l'opposition représentée essentiellement par le DPJ (Parti Démocratique du Japon) et par son leader de poids, un ténor de la vie politique japonaise, Ichiro Ozawa, a mené une campagne très active au niveau local et terriblement efficace, mettant à mal les élus de la majorité toutes tendances confondues.
La chute de la cote de popularité de Taro Aso, de son gouvernement et de son parti est venu s'ajouter à une situation économique difficile, à une récession historique au Japon, et à quelques notes discordantes dans le discours tant sur les problématiques domestiques que sur les relations internationales de la part du chef du gouvernement, le premier ministre Taro Aso. Cette conjonction a joué en faveur de l'opposition et d'un sentiment de fatigue de l'électorat japonais qui, malgré une certaine anémie culturelle en matière de positions politiques, commence à se demander si une alternance ne serait pas une bonne chose.
C'était sans compter avec la spectaculaire aptitude du monde politique japonais à faire exploser des scandales dans les moments opportuns. En Mars dernier, après une campagne victorieuse sur tous les fronts, le premier secrétaire du bureau politique de M. Ozawa, M. Takanori Okubo a été mis en examen pour avoir accepté des fonds de soutien d'un grand groupe du BTP, Nishimatsu Construction Co, qui a déjà à son actif plusieurs tentatives de corruption. Cette mise en examen vient s'ajouter à une prise de position conservatrice, voire féodale, de M. Ozawa sur le gouvernement qu'il viendrait à mettre en place le cas échéant.
A l'heure actuelle, le Japon connaît une crise politique grave dans laquelle la coalition au pouvoir contrôle la chambre basse de la Diet, et ou la coalition d'opposition menée par le DPJ contrôle la chambre haute. Cette situation rend compliquées toutes formes d'actions législatives et retarde considérablement les transformations sociales qui apparaissent comme nécessaires pour faire face aux défis nouveaux auxquels le pays est confronté comme le chômage des jeunes, la récession économique, la baisse de performance de l'industrie, etc. Car si le Japon ne fait pas les gros titres en matière de crise financière, il n'en est pas moins durement atteint avec pour désavantage de se trouver aux portes de la Chine avec lequel les relations ne sont pas si faciles malgré les efforts de nombreux diplomates et personnalités régionales.
Avec la démission de Ichiro Ozawa de la direction du DPJ et du coup l'éviction de ces principaux collaborateurs, ce sont des nouveaux venus qui sont pressentis pour reprendre les rênes d'une campagne de conquête du pouvoir et la tête d'une coalition d'opposition qui ne démord pas de son objectif premier : l'alternance. Ce coup de théâtre donne un coup d'arrêt à l'érosion de la politique du cabinet Aso et de la coalition PLD-New Komeito. Mais il ne garantit en rien une victoire confortable pour cette dernière aux prochaines élections.
Il faudra aux députés du PLD et du Nouveau Komeito plus de dynamisme, des mesures de relance plus forte et surtout un véritable engagement politique tant intérieur que sur la scène internationale pour éclipser définitivement l'espoir de l'alternance et de changements promis par l'opposition. Car c'est sur cet axe que s'inscrit encore l'élan du DPJ et de ses alliés : en finir avec la corruption par les grandes corporations industrielles, avec une certaine forme d'aristocratie familiale en politique et avec un immobilisme politique et social avéré.
Il est à craindre que ce énième scandale politico-financier ne conforte la coalition au pouvoir dans l'idée d'une partie gagnée d'avance. La prudence et le parti du moindre risque pourraient bien se retourner contre la coalition au pouvoir et renverser le gouvernement Aso.

Sources : Yomuri Online, Japan Times, Mainichi Daily News, Kyodo news, Economist.com

Pratiquer le bouddhisme en temps de crise

Le printemps tente de s'installer en France, mais les dérèglements climatiques, la crise financière et le courant invisible de la récession économique continuent de plomber l'atmosphère et les esprits. Mais devant des dangers de tailles colossales et des menaces planétaires, les individus préfèrent se replier sur des problèmes plus proches, plus raisonnables, plus acceptables... mais bien souvent tout autant insolubles : chômage, coût de la vie, souffrances au travail, déchirements familiaux, absence de valeurs morales, échec scolaire, pauvreté, misère physique comme intellectuelle. Où que l'on porte son regard, la réalité ne nous réserve que des tableaux sombres, homogènes, désespérés. Alors même que nous terminons bientôt la première décennie du 21e siècle, l'avenir apparaît comme compromis, autant pour nous que pour nos enfants.
Il y a un peu plus de 50 ans, le 2 avril 1958, Josei Toda, président de la Soka Gakkai, quittait ce monde épuisé mais ayant gagné son pari. A la veille de son décès, 750 000 foyers japonais avaient rejoint le mouvement populaire et bouddhiste de Soka Gakkai. Ce choix familial, bien souvent voulu et soutenu par les femmes, ne signifiait, à cette époque, pas seulement une orientation religieuse personnelle et privée, mais aussi une manière de vivre et un changement dans le comportement social. Quand on sait l'importance des convenances et du savoir être dans les civilisations orientales comme peut l'être la culture japonaise, on mesure aisément la radicalité du choix de ces hommes et de ces femmes qui acceptèrent de recevoir et de garder le Gohonzon.
Pour Josei Toda, la conversion, au vrai sens du terme, de ces 750 000 familles ne représentait pas seulement une réussite numérique, ou bien une justification de son action et de celle des milliers de militants qui formaient l'essentiel de la Soka Gakkai japonaise. Cette victoire signifiait surtout un changement déterminant dans les esprits et la manière de vivre japonaise. Il s'agissait d'une sortie définitive de la culture féodale et autoritaire de l'ère Meiji pour entrer définitivement dans la modernité et le progrès social.
Ce succès ne s'est pas inscrit dans un contexte de facilité ou dans des conditions sociales aisées et confortables. A la lecture de La Révolution Humaine (Editions du Rocher), on découvre le Japon de l'après-guerre, littéralement rasé par les bombardements, détruit intellectuellement par une propagande nationaliste stérile, atomisé au sens propre comme au sens figuré. Ce n'est pas une élite intellectuelle, ni une classe bourgeoise qui décide d'adhérer aux enseignements de Nichiren et aux valeurs véhiculées par le mouvement Soka dès la fin des années 40. Et c'est dans un paysage social assez analogue au notre que va se développer et croître l'organisation japonaise qui compte aujourd'hui plusieurs millions de foyers et la troisième force politique du pays.
A l'instar de Josei Toda, Daisaku Ikeda, son disciple et successeur, a poursuivi et complété le rêve de son maître en dotant la Soka Gakkai de tous les outils nécessaires à faire émerger et fleurir la pensée Soka et la culture Soka au Japon et au delà de l'archipel. Cette institution nationale qu'est devenue Soka Gakkai ne s'est pas non plus construite sur des bases confortables ou bien à des périodes fastes. De même, la Soka Gakkai n'a jamais attendu la reconnaissance publique spontanée ou le crédit monastique pour mener ses activités de diffusion du bouddhisme, mais aussi ses actions humanitaires et sociales. Toutes les victoires ont été gagnées à la force de l'action concrète et non par le jeu des mécaniques juridiques ou institutionnelles en vigueur à telle ou telle époque.
Aujourd'hui, en France et dans de nombreux pays d'Europe, les situations politiques, sociales et économiques sont très semblables à l'après-guerre. Le nombre de tués est infiniment moindre, mais les souffrances n'en sont que décuplées tant l'absurdité des systèmes et des décisions vient contredire le simple sens commun de chaque citoyen. C'est donc maintenant, au milieu des « calamités et des désastres » que peut et que doit s'inscrire le mouvement Soka et les enseignements de Nichiren.
C'est dans cet esprit et dans l'objectif de construire une pensée Soka en langue française qu'est publiée cette initiative provenant de la base. Ce blog, à l'instar des actions énergiques de mes maîtres en la matière, fait partie d'une série d'initiatives qui, je l'espère, feront réfléchir et réagir les pratiquants du bouddhisme de Nichiren pour finalement susciter un authentique et attendu mouvement éthique et social dans la sphère publique.

Le Mouvement Soka a-t-il vocation à s'exprimer sur des sujets de société ?

Reprenant une partie du titre de l'article de Youri Germain (l'ACSBN a-t-elle vocation à s'exprimer sur les sujets de société ?), j'essaye de prolonger la réflexion de ce dernier et d'apporter ma propre pierre à la réflexion qu'il à soulevé.

La question que tout le monde peut se poser est : à quoi sert une religion ? Et par là même à quoi servent les institutions religieuses qui soutiennent et portent le projet d'une religion ?
A gros traits, les communistes purs et durs vous diraient, c'est un instrument de contrôle, l'opium du peuple. Les frères maçons diraient à peu près la même chose dans un langage plus subtil et une condescendance certaine. Les inconditionnels de l'athéisme varieraient entre l'anathème et la négation respectueuse. Enfin tous les autres oscilleraient entre le « je-ne-sais-pas » majoritaire et je m'en foutiste et le « chacun-ses-goûts » indifférent et individualiste.
En bref, peu de gens se penchent sur la question. En ces temps d'individualisme forcené, de fin de règne des groupes, des corporations et des états, d'effondrement du sentiment d'appartenance à une communauté, la question de la religion est reléguée loin derrière les préoccupations d'accumulation de biens matériels, de règlements amiables ou violents des conflits et surtout d'entretien d'une inertie tant intellectuelle que physique. L'époque est aux trois poisons, pas à l'esprit de recherche. Les ténèbres ne sont pas encore assez épaisses et personne n'a encore couper l'électricité...
La religion est un concept lesté de toutes les ignominies perpétrées en son nom, de toutes les tueries, destructions et obscurités que l'Histoire lui attribue. Et ce qui aggrave le problème de nos jours est les connotations intégriste et rétrograde qui tapissent allègrement la moindre réaction à des discours religieux. Le Pape passe pour un crétin préhistorique, les prêtres pour des pervers négationistes, les rabbins et autres prêtres orthodoxes pour des pièces de musées de cire et les musulmans dans leur ensemble sont confinés au rôle de menace extrémiste et fanatique.
Le bouddhisme et certains courants de méditation orientale, accompagnés de nombre de tambouilles spirituelles et de bricolages occidentaux, sont les seuls à bénéficier d'un statut particulier. S'adressant essentiellement, chez nous du moins, à l'individu et non au groupe, démontrant une innocuité totale, les spiritualités orientales sont suffisamment mystiques et en dehors du monde et de la société pour ne pas constituer de risque apparent à l'état actuel des choses.

Quand on pense que Siddhartha Gautama, Sage des Shakya, fondateur historique de la doctrine bouddhiste, souhaitait faire changer les choses, sa société et son monde, la vision naïve et dénuée de sens des occidentaux sur le bouddhisme est tout à fait consternante.

Quelques millénaires plus tard, dans la société française, une institution bouddhique, l'ACSBN, ex-Soka Gakkai France, tente d'émerger comme mouvement religieux bouddhiste et humaniste. Son credo, la foi dans les enseignements de Nichiren, moine du 13e siècle japonais. Sa mission, diffuser largement l'enseignement de Nichiren selon les valeurs et les critères moraux de la Soka Gakkai. Ses moyens, une association cultuelle (loi 1905), une constitution du culte, un dispositif administratif et juridique de gestion du patrimoine et du ministère (du culte).
Une telle institution, dans le panorama dévasté des croyances, a-t-elle vocation à s'exprimer sur des questions sociales. A en croire la rare et indigeste littérature produite par les technocrates du mouvement Soka en France, la réponse est non. S'interrogeant elle-même sur la question d'un parti bouddhiste en France à l'instar du parti bouddhiste au Japon (Shin Komeito), elle répond que l'ACSBN (association Cultuelle Soka du Bouddhisme de Nichiren) est apolitique et ne s'implique en rien dans les affaires de l'Etat français...
Il est toujours savoureux et paradoxal de voir une institution formellement constituée, dûment certifiée par arrêtés préfectoraux, juridiquement responsable devant les instances de la République et conforme à tous les dispositifs en vigueur affirmé par écrit qu'elle ne fait pas de politique. Car quoi de plus politique qu'une inscription légale dans les statuts et dispositions de l'Etat ? L'apolitique se définit comme ne participant en RIEN dans la politique, c'est-à-dire dans l'administration de la cité, stricto sensus. L'apolitique n'est certainement pas celui ou celle qui va constituer des organes officiels puisqu'il ou elle se situe en dehors des affaires de la société.
Plus drôle encore est de voir le même mouvement Soka fonder, ou plutôt refonder, un ensemble d'associations lucratives en une association lucrative unique pour faire le commerce des textes, des objets et du mobilier du culte. Quoi de plus impliqué dans les affaires de la société qu'une activité commerciale et lucrative, qui paye des impôts et des taxes diverses qui sont des contributions directes à l'administration de la société française.
La cerise sur le gâteau est de voir le personnel de ces institutions être également ministres du culte, responsables nommés et inscrits dans les registres affectés à des régions entières du territoire français. Des ministres du culte qui officient aux mariages et enterrements, aux cérémonies locales et aux remises d'objets de culte (équivalant bouddhiste de la prise de refuge ou de la confirmation de baptême).
Si l'institution bouddhique religieuse est ainsi impliquée par l'imposition fiscale, par la participation aux cérémonies maritales et funéraires, par le commerce, l'organisation d'événements publics ou privés et par l'interaction juridique, elle ne peut raisonnablement se dire apolitique.

Le mouvement Soka est donc, par définition et dans les faits, un mouvement politique. Reste à définir s'il est dans les attributions d'un mouvement politique, qu'il soit associatif ou autre, de s'exprimer publiquement sur les sujets qui concernent la société dans laquelle il évolue.
Traditionnellement les religions ont toujours les forges de la morale, et ce n'est que récemment que d'autres morales ont été produites par l'idéologie politique, par des courants de pensée philosophique athées et par des courants de pensée anti-religieux. Le point commun de toutes ces tendances est d'aller chercher dans les idées et les concepts, les dogmes et les principes éthiques, toutes les articulations d'une morale sociale. Car comme le montre la société de consommation capitaliste et les récentes et terribles crises économiques, un monde sans morale est une jungle.
Le mouvement Soka est une institution résolument inscrite dans la société et dans son administration. Comme M. Jourdain, elle fait de la politique sans le savoir, ou plutôt sans se l'avouer. Mais c'est aussi une institution qui se veut à la fois religieuse et philosophique. Religieuse par le caractère congrégationiste et liturgique de ses moyens d'action, philosophique par le projet humaniste qu'elle défend en s'appuyant sur les enseignements du bouddhisme de Nichiren.
Dès lors, le mouvement Soka peut tout à fait être sollicité en tant que référant moral sur des sujets et des affaires de société pour y faire part de la position de son église sur des questions touchant aux fondamentaux de la vie : naissance, maladie, vieillesse, mort. Les sujets sur lesquels elle pourrait être sollicitée sont aussi divers que la procréation assistée, l'adoption, l'homoparentalité, les soins palliatifs, l'accompagnement aux handicapés, les soins aux vieillards, l'euthanasie... Mais par extension, le spectre de ces sujets s'élargit à tout ce qui touche à souffrance humaine au travail, dans la famille, dans le couple, dans les relations sociales, dans l'exercice des droits et des devoirs, etc. En bref, en suivant une construction simple et logique, il est tout à fait possible d'interroger l'ACSBN, le Consistoire Soka ou toutes les entités chargées de la gestion et de l'encadrement du culte en France sur tous les sujets de société.

Reste à savoir qui viendra interroger nos cardinaux sur ces sujets et mieux encore imaginer ou à anticiper quelles seront leurs réponses ? Pour l'heure et malgré tous les efforts institutionnels de « mise en conformité avec la société française », le mouvement Soka n'a en rien réussit à exister dans le paysage religieux, encore moins à avoir une voix dans l'espace public. Il suffit de demander au hasard si l'on connaît l'ACSBN ou le bouddhisme de Nichiren et la plupart des réponses sont négatives ou évasives. Dès que le nom de Soka Gakkai est prononcé, le fantasme de la secte refait surface et les réactions restent les mêmes depuis plus de vingt ans.

Le Mouvement Soka a-t-il vocation à s'exprimer sur des sujets de société ?
Oui.

Le Mouvement Soka souhaite-t-il s'exprimer sur des sujets de société ?
Je ne le crois pas et je sais qu'il n'en a ni les moyens, ni la culture.

Le Mouvement Soka porte-t-il le projet de s'exprimer sur des sujets de société ?
Résolument oui.
Mais il va falloir pour cela forger un discours nouveau qui cesse de répéter bêtement et exclusivement les traductions déplorables et insipides du « maître ». Il nous faut inventer un discours bouddhique, un discours de l'éveil, à la fois adapté à notre pays et à nos réalités actuelles et futures. Pour cela le bouddhisme propose le principe de l'enseignement, de la capacité, du temps et du pays. Il est grand temps de l'étudier et de le mettre en pratique.