Test électoral pour la majorité gouvernementale au Japon

A l'approche de la consultation électorale du 12 juillet prochain qui verra l'élection des 127 membres de l'assemblée métropolitaine de Tokyo, le monde politique japonais tente de résister à la tentation d'en faire un scrutin test pour une éventuelle alternance politique. C'est du moins ce que tentent de réaliser l'opposition menée par le Parti Démocrate Japonais (DPJ). Car prendre le contrôle de l'assemblée métropolitaine de Tokyo c'est aussi affirmer que l'actuel cabinet de Taro Aso a fait son temps.
Au sein de la majorité actuelle, composée du Parti Libéral Démocrate et du Nouveau Komeito, cette stratégie politicienne semble porter ses fruits au point de voir fleurir les rumeurs de dissolution de la chambre basse japonaise afin de contrecarrer la campagne menée par le DPJ. Le Nouveau Komeito a clairement fait savoir que ces tactiques de dernières minutes seraient non seulement infructueuses mais pourraient bien s'avérer désastreuses pour le PLD et pour le Nouveau Komeito. Il vaut mieux, selon les cadres du Nouveau Komeito, mener une campagne en règle jusqu'à la date attendue des élections de la chambre basse à la fin du mois d'Août.
Le vice-gouverneur de la métropole de Tokyo, Yasushi Aoyama, est également monté aux créneaux afin de rappeler que l'élection de l'assemblée métropolitaine n'était pas une arène politique pour départager les tendances opposées au niveau national. Elle demeurait un scrutin local permettant aux citoyens de Tokyo de départager les élus qui auraient à cœur de défendre leurs droits et leurs intérêts et non des stratégies de prises de pouvoir.
Les remous politiciens qui secouent la classe dirigeante japonaise ne sont pas nouveaux. Après des scandales répétés et des coups de théâtre qui ont fait la une des quotidiens, la politique japonaise s'avère de plus en plus fragilisée par un contexte de crise économique et par des changements sociaux importants auxquels les politiciens japonais n'ont pas de réponses et encore moins de projets. Les petites formations politiques alternatives comme le Nouveau Komeito et d'autres, qui vivaient à l'ombre des grands arbres que sont les partis traditionnels comme le PLD et le DPJ, devront apprendre dans les années, pour ne pas dire les mois, à s'extirper du marasme politique ambiant et communiquer efficacement sur des projets d'avenir dans un pays qui a démontré depuis la Deuxième Guerre mondiale, sa capacité à relever les défis les plus difficiles. Mais faute de projet, il est tout à fait possible de voir le Japon sombrer lentement dans une récession dangereuse et propice à toutes les formes de radicalisations.

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