De bonne guerre électorale...

...ou comment la coalition au pouvoir use du scandale comme arme électorale
On peut dire que la campagne électorale démarre au Japon. La coalition au pouvoir, menée par le PLD et soutenue par la troisième force du pays, le Nouveau Komeito, vient de marquer des points en levant le voile sur toute une série de faux rapports financiers du DPJ (principal parti d'opposition) concernant des donations de 2002 à 2004. Ce nouveau scandale vient finir de pourrir le paysage politique japonais déjà saturé de fraudes, de corruptions et d'affaires en tous genre depuis le début de l'année.
Il n'y a nul doute sur la volonté du PLD et du Nouveau Komeito de vouloir affaiblir le plus possible leurs adversaires alors que chaque camp annonce ses investitures aux quatre coins du pays. Nul doute aussi que tous les coups sont permis, les uns pour des raisons historiques (PLD) les autres pour des raisons morales (Nouveau Komeito) à quelques mois d'un scrutin sur lequel pèse la pression d'une éventuelle alternance, du jamais vu en matière de politique intérieure japonaise.
Dans ce contexte, la population peut se poser la question légitime de ce qui différencient les nombreux programmes politiques et surtout les méthodes de conquête du pouvoir. Cette question est d'autant plus actuelle pour le Nouveau Komeito qui est ouvertement et publiquement soutenu par la Soka Gakkai, le mouvement religieux japonais le plus influent du pays par ces millions de fidèles. Car en dépit d'une orientation politique clairement définie par la traditionnelle allocution du 26 Janvier, émise par le président de la SGI, Daisaku Ikeda et par un programme politique pour le moins progressiste et libéral proposé dans le dernier manifeste du Nouveau Komeito, on ne peut que constater les similarités d'opinion et de fonctionnement entre le PLD et son allié.
Ce dernier est-il encore une force politique indépendante ? C'est ce que les prochaines élections sanctionneront... et non les actions institutionnelles et législatives du parti. S'il est vrai que le monde politique japonais s'avère un modèle de népotisme et de collusion clientelliste, on s'attendrait à une attitude neuve et innovante de la part du Nouveau Komeito qui ne cache pas son socle moral et éthique. La réalité dément les faits. Et le Nouveau Komeito se trouve systématiquement associé aux manœuvres des vétérans politiciennes du PLD.
En prélude aux législatives de la rentrée qui donneront ou pas un nouveau visage à la chambre basse de la Diète, les japonais de l'immense métropole de Tokyo iront aux urnes le 12 Juillet pour élire leurs représentants à l'assemblée régionale de la capitale. L'opposition met toutes ses forces en action afin d'obtenir la défaite du PLD et de son allié. Un revers majeur pourrait mettre en difficulté l'actuel gouvernement et Taro Aso serait peut-être forcé à un départ anticipé.
Le Nouveau Komeito, lui aussi, déploie ses troupes et mène la bataille électorale dans les quartiers de Tokyo où il souhaite être représenté. Ses dirigeants n'ignorent pas qu'une défaite pour le PLD mettrait en danger le parti et pourrait lui être fatal en termes de représentation à l'assemblée régionale et augurer un net recul aux prochaines élections. C'est ce que nous verrons dans quelques jours.

2 commentaires:

TODA a dit…

Une victoire électorale, c'est toujours une victoire...pour un bouddhiste, cela s'obtiens toujours de la même façon...

Pierre Alexandre a dit…

Là c'est mal barré... Voir le billet suivant.