Démocratiser Soka Gakkai en France (2)

Cette nouvelle série est la publication d'un certain nombre de propositions faites à la direction des institutions associatives de la Soka Gakkai en France.

Projet de communication audiovisuelle Soka

L'introduction de la vidéo numérique et des technologies de compression du son (mp3) dans le champ de la communication ont considérablement modifié les rapports que nous entretenons avec l'information. Cet apport s'est complété du déploiement d'un réseau électronique mondial que tous connaissent sous la dénomination de Internet.

Une révolution technologique
Les avantages de cette révolution technologiques sont nombreux et touchent toutes les sphères de l'information qu'elle soit purement personnelle ou complètement politique. Parmi les plus importants apports, l'écrasement des coûts de production sont un facteur majeur qui a permis l'éclosion anarchique et pléthorique d'un nombre délirant de canaux d'information. Cette explosion médiatique est semblable à un tsunami qui écrase tout sur son passage et noie l'ensemble des terres sous un déluge.
L'autre grand avantage majeur est l'accession à l'espace public par le simple citoyen, celui que nous appelons volontiers l'homme ou la femme ordinaire. Avec peu de faibles moyens techniques, un budget équivalent à un caddie de supermarché et un minimum de connaissances informatiques, il est possible à tout un chacun de publier sur Internet du texte, des images numériques, de diffuser du son ou encore de la vidéo. Les espaces gratuits d'exposition tels MySpace, Facebook, Youtube, DailyMotion ou autres blogs améliorés permettent à la totalité de la population connectée de partager, d'échanger et de polluer l'espace public de ses idées, déclarations, opinions...
Il résulte aujourd'hui une situation qui semble échapper à ceux qui autrefois tenaient les instruments du pouvoir, qu'ils soient institutions publiques, grandes corporations, organisations gouvernementales comme non gouvernementale. Les acteurs politiques et sociaux d'hier sont battus en brèche par de simples rumeurs, mis à mal par une désinformation chaotique et désordonnée qui transporte à la vitesse des microprocesseurs des nouvelles souvent improbables mais qui souvent comporte des accents de vérité populiste alarmants.
Ce qui ressemble à un ahurissant désordre à ceux qui ne se sont pas préoccupés de l'émergence des nouveaux canaux de communication est en fait une sphère médiatique assez simple répondant à des règles techniques précises et un périmètre d'action parfaitement identifié pour nombre de cabinets conseil et d'agences spécialisées. Ce terrain fertile est également relativement bien connu et arpenté par une frange considérable de la population connectée qui s'entraîne depuis des années au maniement de ces nouvelles technologies de la même manière que d'autres s'étaient entraînés au maniement des ordinateurs personnels de première génération ou aux téléphones portables des années 80, pesant près de 8 kilos et d'une portée relativement limitée.

De nouveaux codes de communication
Il reste donc qu'aujourd'hui, les codes de la communication ont largement changés et qu'il est contre-productif de poursuivre dans des canaux d'expression ignorés par la majeure partie de la population. C'est d'autant plus vrai lorsque l'on souhaite avoir un impact institutionnel fort comme le souhaite le mouvement Soka en France. Etre reconnu des institutions comme du public comme une religion nécessite une exposition large, profonde et persistante dans les consciences. Cela signifie aussi de s'adresser au public au travers des canaux qui leurs sont propres et non de ceux qui nous sont familiers.
La communication écrite, si importante et cruciale qu'elle soit pour l'édification d'une personnalité critique et pertinente, est devenue par la force de l'habitude une communication d'élite réservée à ceux qui savent... lire ! Que ce soit les jeunes de banlieue, les accros de l'Internet, les jeunes couples urbains diplômés ou les cadres surchargés d'heures de travail, lire est devenu un luxe pour ne pas dire une activité périphérique. La télévision, l'Internet, la vidéo à la demande, la location de DVD, la carte UGC, le baladeur audio ou même la radio ont plus d'impact en termes informatifs que la presse (y compris les gratuits dans le métro), les magazines ou les livres... Le document écrit a perdu de son impact même si sa valeur reste intact.
Nous sommes désormais dans l'ère de l'image et du son. Historiquement c'est la régression à l'époque du Moyen-Âge où la majorité des gens se fiaient exclusivement aux images pieuses pour connaître les écritures et le reste. La différence est que le clergé d'hier a été remplacé par une caste de spécialistes de la communication, de gourous de l'information... De même, les spécialistes de la communication, à l'instar les ecclésiastiques du Moyen-Âge, utilisent les images comme des armes pour atteindre les concurrents, les adversaires et les résistants... La guerre des images fait rage et elle a pour théâtre d'opération la conscience et la mémoire des individus. C'est dans la tête de chacun de nous que les obus publicitaires, les grenades du 20 heures, les mines des émissions "people" ou les radiations des "télés réalités" font leurs victimes. Et c'est dans nos têtes que se forgent les idées reçues sur le monde, sur les autres, sur la vie...

Des images et des mythes
La production des images est devenue depuis trente ans l'enjeu principal du pouvoir. Mais les images seules ne peuvent suffire à frapper les esprits et à fabriquer les mythologies de la post-modernité. En plus des images, il faut des histoires que l'on raconte et auxquelles on croit, aussi invraisemblables qu'elles puissent paraître. Ce développement inattendu de l'histoire ou plutôt des histoires s'est parfaitement illustré lors des dernières élections présidentielles avec le retour du roman national ou encore durant l'invasion de l'Irak par les Etats-unis avec le parallèle des croisades.
Cette incorporation du scénario, de l'histoire, du conte dans la fabrication des images a terminé d'en finir avec la presse et les magazines qui vivent tous des heures difficiles et permis à la télévision sous toutes ses formes d'obtenir la suprématie médiatique à tous les niveaux. La diffusion d'émissions sur des supports aussi différents que le Web, le téléphone mobile ou le poste de télévision permet à l'information de toucher tout le monde et chacun dans un temps record et sans aucun filtre de sécurité comme peuvent l'être des parents, des enseignants, des institutions. Chacun est "libre" de se forger une opinion et de tomber dans tous les pièges médiatiques possibles et imaginables.
C'est de cette manière que les tenants de la mondialisation, du capital sauvage et d'une certaine perception de la survie de l'espèce parviennent à imposer une vision du monde unique. Grâce à la portabilité et à la légèreté de la production audiovisuelle, beaucoup de francs-tireurs tentent de faire connaître des points de vue divergents et proposent d'autres romans médiatiques que le modèle dominant. Difficile désormais de bastonner le noir de service dans une gare sans voir la scène filmée avec un téléphone diffusée le soir même au 20 heures. Difficile aussi de cacher les mensonges d'armes de destructions massives derrière des fictions mal ficelées par les va-t-en guerre américains. Encore plus difficile d'empêcher la terreur et l'horreur perpétrée par des fanatiques...
La mythologie se construit sur l'imaginaire et non sur la réalité. Ainsi les spectateurs qui peuplent la planète préfèrent les romans et les fictions qui leurs sont proposées tant qu'elles conviennent à leurs conceptions étroites du monde et à l'indigence de leur culture individuelles. Mieux encore, si ces histoires viennent combler un vide ou une frustration, alors c'est le jackpot, on gagne à tous les coups. Ces histoires sont racontées en images, jouées par des comédiens et soutenues par des effets visuels renforçant la dimension mythique du monde des images.

A la conquête du monde de l'image
C'est ainsi que l'on pourrait baptiser le projet que je soumet ici. L'espace public est constitué de plusieurs canaux de communication permettant l'échange rapide de textes, d'images, de fichiers sonores et de documents filmés. Mais il faut bien admettre que le film, ou plutôt la vidéo, reste le moyen dont l'impact surpasse tous les autres par bien des aspects. Même si c'est le moyen le moins informatif de tous. Donc il s'agit, pour qui veut exister dans l'espace public, de comprendre et de prendre possession des moyens de produire des images et de leur donner un contenu efficace.
A titre d'exemple, je veux insister ici sur l'impact particulier que peut avoir la vidéo des discours du Président Ikeda projetée lors des réunions et séminaires. Un rapide sondage à la sortie de ces rassemblements permettrait de vérifier que c'est de loin la seule chose dont on se souvient avec précision si ce n'est que le sous-titrage approximatif perturbe particulièrement le visionnage. Le reste passe au second plan et nécessite, sauf cas exceptionnels, de replonger le nez dans ses notes. Il est donc dommage que la vidéo ne soit pas en français, travail de studio relativement simple et peu coûteux pour qui en a l'expérience.
Le mouvement Soka international, cette fois, a mis en ligne un film de 20 minutes relativement bien ficelé qui présente de manière sobre et rapide l'ensemble de l'action de la Soka Gakkai, de la pratique du Bouddhisme Nichiren et de l'importance de ces derniers dans un monde qui change. Elle est en anglais... évidemment.
Je crois donc qu'il est devenu nécessaire de passer à une phase plus mature de notre communication et de mettre sur pied un corpus de reportages et interviews permettant de connaître et de se familiariser avec les réalités du mouvement Soka en France. Pour cela, les moyens à mettre en œuvre sont modestes, les compétences techniques existent au sein même de l'organisation, les ressources humaines et les sujets ne manquent pas.
L'objectif premier est de permettre aux membres et futurs membres d'être en contact direct avec un support familier (l'image, la télé) et de recevoir notre message via un code identifié et accepté par tous. L'objectif second est d'exister dans l'espace public au même niveau que nos détracteurs (la presse) et de contrôler l'image que nous voulons donner de notre mouvement. En effet, c'est en occupant l'espace que cette maîtrise peut s'effectuer et non en dehors. L'objectif troisième est de disposer de moyens de production et de diffusion légers et adaptés aux nouvelles réalités de l'espace public afin de forger la culture Soka que nous appelons de nos vœux.

Les articulations du projet
Le projet audiovisuel Soka s'articule sur les points suivants :
- Groupe de production
Le groupe de production audiovisuel est constitué exclusivement de professionnels de l'audiovisuel, qu'ils viennent de la presse, de l'édition, de la diffusion ou de la production. Il est supervisé par la directrice des publications et la direction de l'ACEP. Le groupe de production a pour mission de produire et de diffuser sur les supports choisis les commandes de documents sonores et audiovisuels qui lui sont confiés. Il a aussi pour mission de maintenir une veille technologique sur les moyens de production, d'édition et de diffusion de limage et du son. Il a pour responsabilité de veiller à la bonne réalisation des documents dans le cadre strict des réglementations en vigueur dans l'industrie du cinéma et de la télévision, notamment en matière de droits d'auteurs et de droit à l'image.
- Le comité de rédaction
Le comité de rédaction est composé idéalement de journalistes et de professionnels de la production audiovisuelle. Manifestement, ce sera difficile dans les premiers temps. Sa mission sera d'organiser et de concevoir les sujets des documents audiovisuels ensuite réalisés par le groupe de production. Il ne s'agit pas ici de l'aspect artistique ou technique mais seulement de la partie contenu : thèmes, sujets, questions, entretiens, sélection des intervenants... Sa responsabilité est la constitution du discours et son intervention se fait en amont et en aval de la production. Le comité n'intervient pas dans le cours de la production.
- Le site de diffusion
Tirant profit des technologies numériques en réseau, le site de diffusion propose la diffusion d'un programme complet sur Internet en utilisant à la fois un site appartenant au mouvement Soka, mais aussi des agrégateurs de contenu haute définition comme le propose Joost (http://www.joost.com). La grille est organisée en fonction de thématiques et les émissions sont téléchargeables gratuitement. Le site propose une régie publicitaire payante aux annonceurs du monde culturel et artistique, à la sphère associative des ONG et fondations caritatives et aux éditeurs de contenus culturels. Le taux de renouvellement est trimestriel et l'idéal minimum est de 10 heures de programme, renouvelé au tiers par trimestre. Le rythme est acceptable en l'état des moyens à notre disposition.
- Une ligne éditoriale vidéo
Pour augmenter le volant de supports médias de l'ACEP, une ligne éditoriale DVD propose de retrouver les programmes vidéos diffusés précédemment en qualité DVD. Les programmes peuvent être accompagnés de suppléments en images (expos, conférences, voyages d'étude, etc.) ou en texte (ouvrages de référence, fascicules, etc.). Cette ligne éditoriale propose une livraison de 8 à 10 titres à l'année sur toutes les thématiques choisies par le comité de rédaction.

Les contenus audiovisuels entrent dans les catégories suivantes :
- Emission thématique : vie et pratique quotidiennes - 26 mns
- Emission thématique : principes bouddhiques - 26 mns
- Etude : histoire du bouddhisme - 26 mns
- Etude : lettres de Nichiren - 52 mns
- Actualité : l'action de la SGI - 13 mns
- Documents : l'histoire de la Soka Gakkai - 26 mns
- Documents : les conférences - 52 mns
- Entretiens - 52 mns
- Reportages - 13, 26 ou 52 mns

Ce projet a été émis bien avant l'arrivée d'un portail généraliste sur le bouddhisme en France, le BuddhaChannel.

Démocratiser Soka Gakkai en France (1)

Cette nouvelle série est la publication d'un certain nombre de propositions faites à la direction des institutions associatives de la Soka Gakkai en France.

Culture-soka.fr

Le web Soka francophone
Objectif(s)
Le web Soka a pour objectif de concrétiser le projet de Daisaku Ikeda tel qu'il l'a formulé dès les premières années de son investiture et qu'il n'a pas cessé de mettre en œuvre au travers de toutes les institutions qu'il a mis sur pied.
Dans un premier recueil de ses discours et allocutions en 1965, on pouvait lire dans son introduction : « ‘Ô’ de Ôbutsu Myôgô signifie, d’une manière plus large, toutes les activités de la société humaine. Par conséquent, la pratique de Ôbutsu Myôgô ne couvre pas seulement le domaine de la politique, mais aussi l’éducation, les sciences, les arts, le journalisme, l’économie et bien d’autres domaines encore. Il s’agit à présent de créer une nouvelle culture articulée sur la philosophie de la vie de Nichiren Daishonin. Pour cette raison, les activités de la Soka Gakkai auront dans le futur de multiples dimensions et chacune d’elles aura, sans aucun doute, une signification majeure au regard de la destinée de notre monde aussi bien que de celle de la société japonaise. »
A l'instar d'une revue telle SGI Quarterly, le projet culture-soka.fr fait la démonstration de l'esprit Soka présent partout dans nos sociétés depuis les actes les plus simples du quotidien jusque dans les mécanismes mondiaux les plus complexes. S'appuyant non plus sur la seule doctrine bouddhique, culture-soka.fr propose des documents, des reportages et des dossiers complets en prise directe avec les réalités de tous et de toutes en langue française.
Il s'agit donc de voir la foi et la philosophie en action au cœur des articulations du monde qui nous entoure. Au delà de ses manifestations par la prière, l'étude du corpus ou la profession, culture-soka.fr est un outil de navigation au travers des mondes dans lesquels nous habitons, dans lesquels nous avons des familles, dans lesquels nous travaillons et dans lesquels nous espérons avoir une influence décisive.
Culture-soka.fr nous parle donc d'économie, d'emploi, de famille, d'éthique, de sciences, des arts, de relations sociales, de droit, de pédagogie, d'éducation, de philosophies, d'histoire, de nations, de traditions, de cultures vivantes ou disparues, c'est-à-dire d'un ensemble cohérent et pourtant d'une complexité infinie.

Moyen(s)
Le projet culture-soka.fr s'appuie sur une structure naissante en plein développement. Et bien que ses moyens financiers soient très limités, ses capacités d'accès à l'espace publique et plus particulièrement à l'Internet n'ont jamais été aussi grandes.
Mais la politique éditoriale de culture-soka.fr ne s'arrête pas à utiliser le web comme une alternative à une faible capacité éditoriale sur supports de presse ou en termes d'édition de livres. Culture-soka.fr entre de plein pied dans le web 2.0, entretient un forum de discussion, propose des espaces d'exposition virtuels, diffuse des conférences et des cours sous forme audio et vidéo.
Culture-soka.fr est un vecteur moderne, up-to-date, qui tire profit de toutes les technologies disponibles sur le web 2.0 et conserve l'initiative dans le domaine de la communication sur le bouddhisme Soka dans l'espace public. Ces technologies sont en distribution libre et nécessite un entretien rigoureux et volontaire.
Loin de la plate-forme automatisée et statique maintenue par un simple webmaster, culture-soka.fr s'appuie sur une équipe centrale et des contributeurs qui sont autant de correspondants, de spécialistes avertis dans leurs domaines, de personnes éclairées sensibles aux problématiques auxquelles culture-soka.fr s'attache.
Cela signifie de construire un réseau de bénévoles capables et à l'écoute de leur monde. De les fédérer autour d'un ton, d'une charte et d'un contenu fort et signifiant, un contenu que tous peuvent reconnaître dans leurs vies de tous les jours, un contenu qui fait sens. Ces bénévoles ne sont pas là pour faire du prosélytisme mais pour faire la démonstration que le bouddhisme Soka est à l'œuvre tous les jours, dans toutes les activités humaines, à tous les niveaux de la société et plus généralement forme le squelette, l'ossature de l'univers que nous percevons.

Philosophie(s)
Le projet culture-soka.fr a pour socle les trois valeurs Soka appliquées à une entreprise humaine. Aux trois B de beauté, bonté, bénéfice, nous substituons le bénévolat, la pédagogie et le développement personnel.
Le bénévolat est une garantie à double sens. Ceux qui participent à ce projet le font sur la base du volontariat individuel et du désintéressement financier. Le projet culture-soka.fr est avant tout un projet esthétique, à opposer à un projet lucratif. Il nécessite que chaque contributeur demeure connecté par son emploi, sa vie quotidienne, son action sociale à la société. Culture-soka.fr est le champ de réception de l'observation et à la réflexion de chaque contributeur sur le monde qui l'entoure. Les contributeurs nourrissent le projet qui n'existe pas sans leur contribution. A l'inverse, le projet est le vecteur de construction de la culture Soka de chaque contributeur.
La pédagogie est entendue au sens de passage du savoir. Les contributeurs ont pour mission d'apprendre des autres et de restituer ce qu'ils ont appris sous la forme de leurs contributions. Il ne s'agit pas de commenter, d'argumenter ou de paraphraser. Il s'agit de montrer, de critiquer, de rapporter, de faire connaître. Bien que bénévoles, les contributeurs appliqueront les principes de base du journalisme au sens où ils vérifieront leurs sources, croiseront les avis contradictoires et tenteront dans la mesure de leurs moyens de faire la lumière sur les sujets qui souhaitent faire connaître.
Le développement personnel sera le bénéfice premier de la contribution au projet. Ce développement passe par l'apprentissage nécessaire pour être contributeur. Il passe également par la construction d'une réflexion sur son domaine de prédilection, sur son environnement, sur son histoire, ses traditions, ses racines, ses croyances, etc. Enfin il passe par la construction individuelle nourrie par l'apprentissage et par l'édification intérieure. Le bénéfice secondaire est la construction d'un réseau humain de personnes de valeurs qui alimente et font vivre la culture Soka au travers du projet.

Articulation(s)
Les articulations du projet sont constituées d'un groupe de coordination centrale, autour duquel sont fédérés les moyens techniques de diffusion du contenu. Ce contenu est entièrement produit par des contributeurs issus du mouvement Soka qui sont à la jonction de la culture Soka et des complexités du monde.
Le groupe de coordination :
- gère les moyens d'hébergement, de production et de diffusion des contenus ;
- dispose d'une marge de manœuvre conséquente et responsable en matière éditoriale ;
- reçoit un mandat renouvelable de trois ans ;
- est placé sous la seule tutelle de la seule l'ACSF, indépendamment des autres associations et surtout du CEP pour des raisons évidentes d'indépendance d'esprit et d'objectivité.
La constitution du groupe de coordination ne peut pas suivre les paramètres habituels de la foi (nombre d'années de pratique, degré d'étude, position de responsabilité, filiation pratiquante) tels qu'ils sont appliqués.
Le groupe de coordination est constitué au départ de :
- 8-10 personnes,
- 50 % de membres de la jeunesse (- de 30 ans),
- d'une parité absolue H/F.
Evidemment, il est également important que chaque membre dispose d'une bonne culture générale et une connaissance des outils de recherche et de communication du web.
Pour les autres compétences nécessaires, il nous faut envisager une authentique formation. Nous ne manquons pas dans le mouvement de spécialistes de la vidéo, de la radio, de la presse écrite, et de l'édition. Il s'agira de faire ce que le président Toda a fait en son temps en formant la jeunesse dans les années 50.
Il s'agit de familiariser les membres du groupe de coordination aux techniques de production audiovisuelles contemporaines, aux moyens de diffusion et de communication dans l'espace public que propose le web, aux philosophies, aux politiques et aux dérives qui sous-tendent le web et à ses futurs développements.
Cette démarche implique que le groupe existe de manière durable. 6-12 mois seront nécessaires pour chercher, recruter et former les membres de ce groupe.
Autour du groupe central, nous allons recruter (dans le vrai sens du terme) au travers du tissu national et international (francophone) une quarantaine de contributeurs et contributrices.
Ces derniers doivent avoir un seul impératif incontournable : maîtriser au moins un média (écrit, sonore, visuel). Pour le reste, ils/elles doivent être familiers avec les techniques de base de l'Internet : courriel, recherches, forums, blog... Enfin, ils doivent avoir un usage régulier du web, si possible 2.0.
La mission des contributeurs est triple.
- Comprendre le monde qui les entoure sous l'angle individuel, l'angle collectif et l'angle universel.
- Examiner l'action des mécanismes du bouddhisme Soka et les conséquences possibles des trois valeurs (les trois B) dans ce monde.
- Produire un enregistrement écrit, sonore ou vidéo de l'observation du monde à la lumière de la philosophie Soka.
Une telle mission ne s'improvise pas. Un tel nombre ne se recrute pas en quelques semaines. Un tel ensemble de talents ne peut pas être figé dans le temps, dans le nombre ou dans les personnalités. Il s'agit donc d'un ensemble en constant renouvellement de contributeurs et de contenus.
Pour cette raison, il est nécessaire d'établir dès le début une charte complète qui couvre l'éditorial, les objectifs et le périmètre. Je parle ici d'un "code of conduct" plus que d'une direction éditoriale.

Mécanisme(s)
Les contributeurs écrivent, enregistrent et tournent aussi bien à leur initiative personnelle qu'à l'initiative du groupe de coordination. Ainsi, ils apportent autant de sujets qu'ils sont mandatés pour les traiter.
Les mécanismes sont simples :
- Les contributeurs proposent des sujets sous la forme d'un synopsis court, comportant le sujet, son domaine (économie, écologie, société, travail, famille, développement personnel, éthique, justice, etc.), le ou les principes en action.
- Le groupe de coordination examine les sujets proposés en réunion de rédaction hebdomadaire online (conférence sur Skype) et choisi les thèmes en fonction des critères de la charte (code of conduct) et des thématiques abordées sur culture-soka.fr (traitement de 6-8 nouveaux thèmes par an).
- Les contributeurs sont rassemblés selon les thématiques et le groupe organise des cellules de travail (un newsgroup par cellule, un FTP, un espace iconographique, un chargé de la coordination).
- Un membre du groupe de coordination est attribué à chaque cellule en tant que chargé de la coordination. Il/elle anime le newsgroup (blog), organise les contributions, accumule des liens et des références et cherche de l'iconographie.
- Le newsgroup échange sur le sujet, l'étoffe, le construit et fabrique les différents items qui constituent la réflexion Soka sur la thématique. Un système de vote et de notation permet de valider les items qui sont ensuite transférés sur culture-soka.fr pour publication après un examen final par l'ensemble du groupe de coordination.
- Le groupe de coordination est organisé et se comporte comme une direction éditoriale de presse écrite ou audiovisuelle. Elle commandite les actions techniques nécessaires à la bonne marche des cellules de travail. Les chargés de la coordiantion animent les échanges et stimulent la production de contenu.
- Les cellules de travail sont actives jusqu'à épuisement de la thématique. Les contributeurs ne sont pas attachés à une cellule de travail et peuvent contribuer à plusieurs cellules. Les chargés de recherche veillent à ce que les contributions soient conforme à la charte et à la mission initiale.

Soutien(s)
Ce projet n'a pas de sens sans sa vocation première : l'émergence de la culture-soka.
Celle-ci s'appuie essentiellement sur les principes de base du bouddhisme de Nichiren Daishonin. La prière collective, l'étude personnelle, les échanges de groupe restent le socle de cette activité d'envergure.
Le groupe de coordination se rencontre deux fois par mois pour une pratique suivie d'une étude liée aux thématiques en cours, elle-même suivie d'une réunion de discussion. La préparation de ces réunions se fait individuellement après établissement du sujet d'étude et de discussion. A chaque réunion sont conviés des responsables nationaux des 4 départements (un pour chaque département). Les réunions bimensuelles sont animées par les responsables de l'ACSF.
Cette rencontre bimensuelle n'est pas une réunion de discussion à proprement parlé mais une authentique réunion d'étude et d'échanges ayant pour objectif la formation des membres du groupe de coordination. Elle n'est pas non plus une réunion de transmission. Et elle n'est pas une réunion éditoriale. Ces dernières n'ont lieu qu'en ligne et de manière formelle une fois tous les trois mois pour proposer de nouvelles thématiques et faire un point général avec les responsables de l'ACSF.
Les membres du groupe de coordination ne doivent pas avoir de responsabilités régionales autres qu'au sein de leur groupe de discussion. La disponibilité et la charge de travail qu'impose une telle activité explique cette démarche.
Les membres du groupe de coordination s'engagent pour un terme de 3 ans, renouvelable une seule fois. A l'issue, ils ou elles peuvent devenir contributeurs et poursuivre leur concours à culture-soka.fr.
Les contributeurs n'ont aucune limite dans le temps et dans leur responsabilité à leur participation à l'activité culture-soka.fr.

Défaite attendue pour le gouvernement japonais

Comme le prévoyaient déjà nombre d'analystes, le scrutin du 12 juillet dernier pour l'élection de l'assemblée métropolitaine de Tokyo a été sanctionner par une défaite sévère pour le PLD (au pouvoir depuis un demi-siècle) et pour son allié, le Nouveau Komeito qui ne progresse pratiquement pas et fait les frais de son alliance. Le DPJ (Democratic Party of Japan) est le grand gagnant de cette consultation test avant les élections législatives programmées pour cet automne.

Je reviendrai sur les chiffres des différentes factions dans un autre billet dès que les résultats officiels seront publiés. Mais dès à présent, on peut observer que le DPJ gagne 20 sièges, le PLD en perd 10 et le Nouveau Komeito en gagne 1. Les 15 sièges restants reviennent à plusieurs formations périphériques ou indépendantes. Cependant avec seulement 54 sièges sur les 127 que compte l'assemblée métropolitaine, le DPJ n'obtient pas l'a majorité absolue.

Ce scrutin a une portée double : celle de préfigurer la prochaine consultation électorale japonaise de la chambre basse de la Diète et celle de dresser une nouvelle carte politique. Pour le PLD, le résultat est un net recul tant aux yeux des électeurs qu'au sein des petites formations politiques. La victoire régionale du DPJ se fait aussi bien au détriment du PLD qu'à celui, plus douloureux, de l'habituelle mosaïque d'indépendants et de sensibilités minoritaires. Pour le Nouveau Komeito, le poids de l'alliance politique avec le pouvoir en place est déterminant et freine toute possibilité de progression, l'électorat japonais non-acquis percevant le Nouveau Komeito comme une branche du PLD. Pour le DPJ, la victoire réside plus dans sa capacité à réduire la dispersion et l'émiettement de l'électorat et de mobiliser les indécis autour d'un programme d'alternance politique.

Au lendemain de cette élection, force est de constater que l'appel à l'alternance a été entendu et qu'il profite pleinement au DPJ qui apparaît désormais comme la seule force d'opposition nationale. L'électorat japonais n'en peut plus d'un demi-siècle de règne du PLD. Pour le PLD, l'heure a sonnée de faire peau neuve et de renouveler son appareil politique au risque de déplaire aux ténors, de subir un revers électoral aux prochaines élections et de changer de culture politique (c'est-à-dire sortir de l'interminable succession de scandales politico-financiers). Pour le Nouveau Komeito, qui aurait tort de se réjouir d'avoir gagné un siège, l'heure est aussi au bilan.

Entièrement articulé sur la base électorale de la Soka Gakkai (mouvement bouddhiste laïque), le Nouveau Komeito a su faire la démonstration dans la crise politique que traverse le Japon qu'il pouvait et savait maintenir un électorat mobilisé et soudé. En revanche, il fait également la preuve de ses limites, car en temps de crise, l'absence de progression marque le recul. En termes bouddhiques, c'est une stagnation. C'est là, le prochain défi du Nouveau Komeito et plus généralement de la Soka Gakkai au sein de la société japonaise. La question qui se pose désormais pour les deux formations, c'est la portée réelle et effective du message bouddhique de l'organisation religieuse.

La prochaine élection, qui pourrait être avancée en cas de démission de Taro Aso ou de dissolution de la chambre basse, sera donc le théâtre des multiples transformations de la société japonaise.

Sondage défavorable pour la coalition gouvernementale japonaise

C'est l'agence indépendante Kyodo News qui a conduit une enquête téléphonique sur plus de 1000 personnes de la région de Tokyo. Les résultats ont été publiés entre autres par le Japan Times. Cette fois, ce que pressentaient de nombreux analystes s'avère fondé. 30,8% des sondés se sont prononcés en faveur du principal parti d'opposition le DPJ (Democratic Party of Japan), alors que seulement 18,2% se prononcent en faveur du PLD au pouvoir, et 4,6% pour le Nouveau Komeito, son allié de coalition.
La même enquête indique un taux d'intérêt pour ce scrutin très élevé, plus de 80%, soit 14% de plus qu'à la dernière élection. Les sondés se sont également sur les élections de la chambre basse de la Diète qui auront lieu à l'automne. 35,7% d'entre eux se sont prononcés pour le DPJ, contre 22,2% pour le PLD. Le Nouveau Komeito ne serait crédité que de 5,3% derrière le Parti Communiste du Japon qui récolterait 7,1% des intentions de vote. Ce dernier deviendrait la troisième force politique du Japon.
Ces chiffres, assez décevants pour la coalition au pouvoir, sont à prendre avec précaution car ils révèlent qu'environ 30% de la population sondée demeure incertaine quant à ses intentions de vote tant pour l'élection régionale de la Capitale que pour le scrutin de l'automne. C'est cette minorité silencieuse mais déterminante que toutes les formations politiques vont devoir convaincre de se rendre aux urnes.
Sondés sur leurs motivations, les participants ont désigné à 50,3% l'emploi et les politiques économiques. Ensuite viennent à plus de 37% les politiques publiques en matière de sécurité sociale et de santé, puis à plus de 20% la question des retraites. L'alternance politique n'arrive qu'à 17% des motivations du vote. Bien que interrogés sur leur satisfaction du gouvernement de Taro Aso, seulement 19,3% se sont déclarés satisfaits, contre 75,1% d'insatisfaits...
Ce week-end sera décisif, comme je le disais précédemment, pour la coalition gouvernementale et pour le Nouveau Komeito. Une sévère défaite serait de fort mauvaise augure pour les élections de la chambre basse et mettrait en péril un gouvernement déjà fortement affaiblit.

De bonne guerre électorale...

...ou comment la coalition au pouvoir use du scandale comme arme électorale
On peut dire que la campagne électorale démarre au Japon. La coalition au pouvoir, menée par le PLD et soutenue par la troisième force du pays, le Nouveau Komeito, vient de marquer des points en levant le voile sur toute une série de faux rapports financiers du DPJ (principal parti d'opposition) concernant des donations de 2002 à 2004. Ce nouveau scandale vient finir de pourrir le paysage politique japonais déjà saturé de fraudes, de corruptions et d'affaires en tous genre depuis le début de l'année.
Il n'y a nul doute sur la volonté du PLD et du Nouveau Komeito de vouloir affaiblir le plus possible leurs adversaires alors que chaque camp annonce ses investitures aux quatre coins du pays. Nul doute aussi que tous les coups sont permis, les uns pour des raisons historiques (PLD) les autres pour des raisons morales (Nouveau Komeito) à quelques mois d'un scrutin sur lequel pèse la pression d'une éventuelle alternance, du jamais vu en matière de politique intérieure japonaise.
Dans ce contexte, la population peut se poser la question légitime de ce qui différencient les nombreux programmes politiques et surtout les méthodes de conquête du pouvoir. Cette question est d'autant plus actuelle pour le Nouveau Komeito qui est ouvertement et publiquement soutenu par la Soka Gakkai, le mouvement religieux japonais le plus influent du pays par ces millions de fidèles. Car en dépit d'une orientation politique clairement définie par la traditionnelle allocution du 26 Janvier, émise par le président de la SGI, Daisaku Ikeda et par un programme politique pour le moins progressiste et libéral proposé dans le dernier manifeste du Nouveau Komeito, on ne peut que constater les similarités d'opinion et de fonctionnement entre le PLD et son allié.
Ce dernier est-il encore une force politique indépendante ? C'est ce que les prochaines élections sanctionneront... et non les actions institutionnelles et législatives du parti. S'il est vrai que le monde politique japonais s'avère un modèle de népotisme et de collusion clientelliste, on s'attendrait à une attitude neuve et innovante de la part du Nouveau Komeito qui ne cache pas son socle moral et éthique. La réalité dément les faits. Et le Nouveau Komeito se trouve systématiquement associé aux manœuvres des vétérans politiciennes du PLD.
En prélude aux législatives de la rentrée qui donneront ou pas un nouveau visage à la chambre basse de la Diète, les japonais de l'immense métropole de Tokyo iront aux urnes le 12 Juillet pour élire leurs représentants à l'assemblée régionale de la capitale. L'opposition met toutes ses forces en action afin d'obtenir la défaite du PLD et de son allié. Un revers majeur pourrait mettre en difficulté l'actuel gouvernement et Taro Aso serait peut-être forcé à un départ anticipé.
Le Nouveau Komeito, lui aussi, déploie ses troupes et mène la bataille électorale dans les quartiers de Tokyo où il souhaite être représenté. Ses dirigeants n'ignorent pas qu'une défaite pour le PLD mettrait en danger le parti et pourrait lui être fatal en termes de représentation à l'assemblée régionale et augurer un net recul aux prochaines élections. C'est ce que nous verrons dans quelques jours.

Test électoral pour la majorité gouvernementale au Japon

A l'approche de la consultation électorale du 12 juillet prochain qui verra l'élection des 127 membres de l'assemblée métropolitaine de Tokyo, le monde politique japonais tente de résister à la tentation d'en faire un scrutin test pour une éventuelle alternance politique. C'est du moins ce que tentent de réaliser l'opposition menée par le Parti Démocrate Japonais (DPJ). Car prendre le contrôle de l'assemblée métropolitaine de Tokyo c'est aussi affirmer que l'actuel cabinet de Taro Aso a fait son temps.
Au sein de la majorité actuelle, composée du Parti Libéral Démocrate et du Nouveau Komeito, cette stratégie politicienne semble porter ses fruits au point de voir fleurir les rumeurs de dissolution de la chambre basse japonaise afin de contrecarrer la campagne menée par le DPJ. Le Nouveau Komeito a clairement fait savoir que ces tactiques de dernières minutes seraient non seulement infructueuses mais pourraient bien s'avérer désastreuses pour le PLD et pour le Nouveau Komeito. Il vaut mieux, selon les cadres du Nouveau Komeito, mener une campagne en règle jusqu'à la date attendue des élections de la chambre basse à la fin du mois d'Août.
Le vice-gouverneur de la métropole de Tokyo, Yasushi Aoyama, est également monté aux créneaux afin de rappeler que l'élection de l'assemblée métropolitaine n'était pas une arène politique pour départager les tendances opposées au niveau national. Elle demeurait un scrutin local permettant aux citoyens de Tokyo de départager les élus qui auraient à cœur de défendre leurs droits et leurs intérêts et non des stratégies de prises de pouvoir.
Les remous politiciens qui secouent la classe dirigeante japonaise ne sont pas nouveaux. Après des scandales répétés et des coups de théâtre qui ont fait la une des quotidiens, la politique japonaise s'avère de plus en plus fragilisée par un contexte de crise économique et par des changements sociaux importants auxquels les politiciens japonais n'ont pas de réponses et encore moins de projets. Les petites formations politiques alternatives comme le Nouveau Komeito et d'autres, qui vivaient à l'ombre des grands arbres que sont les partis traditionnels comme le PLD et le DPJ, devront apprendre dans les années, pour ne pas dire les mois, à s'extirper du marasme politique ambiant et communiquer efficacement sur des projets d'avenir dans un pays qui a démontré depuis la Deuxième Guerre mondiale, sa capacité à relever les défis les plus difficiles. Mais faute de projet, il est tout à fait possible de voir le Japon sombrer lentement dans une récession dangereuse et propice à toutes les formes de radicalisations.