Rebondissements dans le paysage politique japonais

Quelle est la limite des tensions supportables par une coalition. Le LPD et Nouveau Komeito plus divisés que jamais.

Par Tetsuya Harada (Rédacteur), traduit du quotidien Yomiuri Online

Avec la présentation du bouclage du budget 2009, le Premier ministre Taro Aso a réussi à survivre à une session extraordinaire de la Diète au cours de laquelle il a essuyé à une série d'attaques de la part du principal parti d'opposition, le Parti Démocratique du Japon.

Ces attaques surviennent dans un contexte de relations tendues entre son Parti Libéral Démocrate et son partenaire de coalition, le Nouveau Komeito. Les relations se sont considérablement dégradées en raison des différences d'opinion sur la date de la dissolution de la Chambre des représentants pour une élection générale ainsi que sur les questions de politique.

Le plus grand drame politique l'année prochaine sera de savoir si le PLD et le Nouveau Komeito sont en mesure d'obtenir une majorité à l'élection générale qui se tiendra en automne, continuant ainsi leur gouvernement de coalition, ou si une nouvelle administration menée par le PDJ prendra au pouvoir. Pour l'instant, l'attention publique est rivée sur savoir si les deux partis de la coalition seront en mesure de maintenir une relation de coopération jusqu'à l'élection.

Deux faits surprenants, en particulier pour le Nouveau Komeito, sont survenus récemment pour saper les relations entre les deux parties. Une déclaration a été faite par Makoto Koga, président du comité de stratégie électorale du PLD, qui avait, par le passé, la soutenu une relation durable avec le Nouveau Komeito. Koga a déclaré: « Nous devons repenser notre stratégie pour la représentation proportionnelle des élections. [Le PLD] sera affaibli s'il ne mène pas un combat pour la valorisation de ses seuls objectifs politiques et des campagnes propres... Il est déraisonnable de demander à des candidats du PLD d'appeler à voter pour des candidats d'un autre parti [Nouveau Komeito] dans le cadre d'élections à la proportionnelle ».

Depuis 1999, date à laquelle le PLD et le Nouveau Komeito ont formé leur premier gouvernement de coalition, les deux parties ont coopéré dans les élections. Aux élections de la chambre basse, le Nouveau Komeito et sa base de soutien Soka Gakkai, une organisation laïque bouddhiste, ont soutenus les candidats du PLD dans les circonscriptions à un seul siège (où il n'y avait pas de candidats Nouveau Komeito) et, en retour, les candidats du PLD ont appelé à reporter leurs voix sur les électeurs du Nouveau Komeito dans les scrutins à la proportionnelle. Cette coopération a, jusque ici, coulé de source.

Koga avait travaillé dans les coulisses à la création d'un gouvernement de coalition par les deux parties. À l'époque, Koga a été surnommé "la cinquième colonne de la coalition" tout comme l'ancien chef de cabinet Hiromu Nonaka. Depuis lors, Koga a contribué à calmer les eaux à chaque fois une perturbation a émergé dans leurs relations. La récente déclaration de Koga a donc fait du bruit au sein du Nouveau Komeito.

Le nouveau leader du Nouveau Komeito, Akihiro Ota, a atténué l'impact de la déclaration de Koga, en disant que « La coopération électorale [entre les deux partis] va se poursuivre comme par le passé parce que nous avons établi une réelle relation de confiance avec le PLD. » Mais c'est au sein de la Soka Gakkai que la critique a éclatée. Certains membres ont déclaré que les propos controversés de Koga pourrait conduire à une érosion du soutien pour le PLD.

Pour le PLD, la déclaration de Koga est davantage une indication de son intention de mettre en garde le Nouveau Komeito contre des demandes de plus en plus imposantes dans le cadre du bouclage du budget 2009. C'est aussi une manière d'encourager les candidats du PLD à mener des campagnes électorales sans avoir recours au soutien du Nouveau Komeito.

L'autre développement important repose sur les différences apparues entre le PLD et le Nouveau Komeito dans leurs positions sur la hausse des taxes à la consommation [dont notamment la TVA — NdT]. Taro Aso souhaitait l'inclusion par les cadres exécutifs du PLD d'une motion explicite d'« augmentation des taxes à la consommation pour 2011 » dans le rapport budgétaire de 2009. Mais cette motion a été abandonné en raison de la forte opposition du Nouveau Komeito.

Pour regagner le terrain perdu, le PLD a décidé réintroduire la « hausse des taxes à la consommation pour l'exercice 2011 » dans un projet à moyen terme de réforme fiscale élaborée par le gouvernement.

De nombreux artisans de la législation au sein du PLD ont souligné la nécessité de présenter un plan définitif pour la sécurisation de ressources budgétaires pour le futur. Cette position permettrait de faire peser l'effort sur le public, s'opposant radicalement aux politiques défendues et claironnées par l'opposition et offrant une soi-disante vision rose du futur.

Donc l'insatisfaction gronde au sein du Nouveau Komeito qui entrevoit dans le plan gouvernemental de mars prochain de subventions publiques un manœuvre budgétaire politicienne de compensation d'une hausse des prélèvements obligatoires sur la consommation.

Rétrospectivement, on peut constater des frictions visibles entre le PLD et le Nouveau Komeito depuis la deuxième moitié de cette année. Lors de la flambée des hydrocarbures, le Nouveau Komeito a exprimé des réserves sur les opérations de ravitaillement de la force maritime de défense nationale dans l'Océan Indien. Puis quand les indices de popularité du précédent Premier ministre, Yasuo Fukuda ont plongé aux niveaux les plus bas, les dirigeants du Nouveau Komeito ont émis un certains nombres de déclarations qui ont pu être ressenties comme des incitations à pousser Fukuda à la démission et à des élections anticipées de la chambre basse.

Finalement, Fukuda démissionnait en septembre dernier, entraînant la formation de l'administration Aso. Ce dernier repoussait la dissolution de la chambre basse irritant davantage les députés du Nouveau Komeito. Les tensions actuelles entre le PLD et le Nouveau Komeito ont apparemment atteint leur niveau maximum.

La coalition LPD - Nouveau Komeito prévoit le dixième anniversaire de sa création en octobre 2009. Parallèlement, les élections législatives auront lieu en septembre.

Le monde politique est s'interroge sur le fait de savoir si le mariage entre les deux partis va célébrer son dixième anniversaire ou succomber aux innombrables difficultés qui s'accumulent ces derniers temps.

Initiatives SGI sur le terrain en Grande Bretagne

C'est pour répondre aux problématiques actuelles de la société anglaise en Grande Bretagne (islamophobie, polarisations entre le christianisme et l'islam, tensions raciales entre communautés blanches et communautés noires) que la SGI-UK, branche britannique de SGI, a lancé en Janvier dernier un projet visant l'amitié fondée sur le dialogue. Cette initiative avait pour but de faciliter les liens de confiance entre les citoyens de confessions différentes.
Le projet de terrain « Trois religions », rassemblait 24 jeunes musulmans, chrétiens et bouddhistes de couleur de la SGI, tous âgés de 18 à 26 ans et résidant dans les banlieues sud de Londres. Ce projet lancé par le comité des relations extérieures de la SGI-UK était financé par une subvention du Ministère de l'Intérieur dans le cadre de sa stratégie de cohésion sociale des communautés. L'objectif premier était d'établir un cadre respectueux dans lequel les jeunes peuvent dépasser les différences et créer une citoyenneté dynamique et innovante active.

Les participants se sont réunis régulièrement au cours des six derniers mois au sein d'ateliers proposant des réflexions collectives sur leur propre identité individuelle, leurs origines, la nature de leur foi, ainsi que des discussions très franches sur les stéréotypes et les représentations qu'ils ont les uns sur les autres. Cela leur a permis de développer ensemble de nouvelles possibilités de transformation de leurs communautés, de leurs lieux de travail et de leurs lycées et universités.

Pour les participants, cela a été une expérience radicale qui les a incité à organiser une conférence sur la cohésion sociale pendant l'automne dernier.

« Apprendre à connaître des gens d'origines et de religions différentes permet de rompre les stéréotypes négatifs et a priori que j'avais à leur sujet » a déclaré une participante de confession chrétienne. Un jeune musulman affirmait pour sa part que : « ce processus m'a permis de renforcer ma foi et mon identité en tant que musulman et dans le même temps à intégrer les traditions chrétiennes et bouddhistes sans faire de compromis ni de nier une part de moi-même. » Un membre de SGI-UK a déclaré : « ce que j'ai appris au cours de ce projet est que la cohésion sociale au sein d'une communauté se définie par une protection collective de cette même communauté. »

Le Ministre responsable de la cohésion sociale, le député Parmjit Dhanda, a invité le groupe au Parlement pour exposer le projet, relater les expériences, les idées et les réflexions sur la cohésion sociale et la représentation de la communauté.

Le dernier aspect du projet sera d'une conférence organisée par le groupe d'ouvrir de nouveaux débats sur trois thèmes: les jeunes et la criminalité des jeunes, la scolarisation et l'éducation et la cohésion de la communauté.

Le dernier volet du projet sera une conférence organisée par le groupe afin d'ouvrir de nouveaux débats sur trois thèmes : les jeunes et la délinquance, la jeunesse face à la scolarisation et l'éducation, et la cohésion sociale.