La campagne des législatives japonaise débute

C'est officiellement aujourd'hui que commence la campagne électorale pour les législatives qui ont été fixées au 30 Août 2009. Bien que les enjeux de ce scrutin soient historiques, l'ouverture de la campagne se déroule dans le climat classique et traditionnel de la culture japonaise. Comme le relate Dominique Lagarde sur son blog de l'Express, les présentations de programmes politiques japonais n'ont rien d'excitantes ni de spectaculaires. Pourtant, l'imminence d'une victoire de l'opposition aux prochaines élection risque bien de transformer le paysage politique de l'archipel.

En effet, la récente consultation électorale de la région métropolitaine de Tokyo a vu la défaite nette du PLD. Elle confirme toutes les prévisions et conforte la victoire prochaine du DPJ, ce qui lui donnera la majorité aux deux chambres. L'événement est historique puisque le PLD mène la danse politique depuis plus de quarante ans et que l'opposition n'a eu la possibilité faible et désastreuse de gouverner que pendant à peine deux ans.

Mais on le voit déjà, fort de sa conviction d'être le prochain premier ministre Yukio Hatoyama, chef du DPJ, s'est subtilement écarté d'un certain nombre de sujets polémiques soulevés par ses opposants comme la révision du traité de sécurité avec les Etats-unis ou le rôle presque inexistant des forces armées japonaises dans les opérations dans l'océan Indien ou bien en Afghanistan. Sa ligne d conduite reste ancrée sur la stimulation de la consommation des ménages et une politique de soutien aux familles avec enfants.

En tempérant son discours électoral, le DPJ espère gagner encore davantage de voix de la majorité gouvernementale et lui permettre d'obtenir une majorité réelle à la chambre basse. Car si le PLD subit un net recul dans l'opinion, son allié, le Nouveau Komeito, n'a rien concédé à ses adversaires politiques, ni perdu de sièges aux récentes élections régionales. Il sera, malgré la taille réduite de sa surface, l'arbitre de la prochaine consultation.

Le manifeste de ce dernier poursuit sa ligne politique articulée philosophiquement sur la récente proposition pour la paix du 26 janvier 2009 de Daisaku Ikeda, président de la SGI. Du point de vue politique, les propositions du Nouveau Komeito ne sont pas marquée par un discours de rupture comme pouvait être celui de Hatoyama avant les élections de Tokyo. Elle ne sont pas non plus orientées vers une défense des gros corporations japonaises comme le veut la ligne directrice du PLD.

Le manifeste 2009 du Nouveau Komeito ne contient pas d'idées nouvelles et fracassantes. Pourtant, il se pourrait bien que les deux principales forces politiques du pays viennent y puiser des idées nouvelles et des propositions permettant de convaincre l'électorat japonais qu'une transformation nécessaire est en marche et que les vieilles habitudes politiques de la classe dirigeante sont à reléguer au placard de l'histoire du pays.

Le douze prochains jours seront décisifs pour toutes les formations politiques du pays bien que l'opinion japonaise, très largement conservatrice et redoutant les bouleversements radicaux, sera certainement enclin à choisir des candidats qui sauront s'accommoder d'un certain conformisme social.

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